Mathilde Cruchet place la barre haut

SURDOUÉE • Cette Lausannoise de 17 ans, grand espoir du saut s’obstacles helvétique, a fini l’année 2015 en fanfare et se donne les moyens de faire mieux encore lors de la saison qui s’ouvre. Portrait.

  • Mathilde Cruchet. dr

    Mathilde Cruchet. dr

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    Mathilde Cruchet. dr

«Imaginer ma vie sans l’équitation? Impossible! Les chevaux sont ma passion. Presque toute ma vie!» Mathilde Cruchet assène la chose du haut de ses 17 ans sans se départir du sourire radieux semblant perpétuellement orner son visage. Et le tout en flattant la croupe de Sauvignon, son cheval allemand de 11 ans. Laquelle est ornée d’une tonsure en forme de verre.

La Lausannoise est un espoir du saut d’obstacles suisse. En décembre à Palexpo, elle a remporté deux épreuves nationales. Et lors de cette saison 2015, elle a engrangé 24 victoires devenant notamment in extremis championne vaudoise nationale catégorie 135 pour la seconde fois consécutive au nez et à la barbe de cavaliers bien plus âgés !

Des journées millimétrées

Ces succès ne tombent pas du ciel. Pas plus que ceux qui suivront. La longiligne et athlétique jeune femme d’1m75 sait où elle veut aller. «Vers le professionnalisme voire le top ten et les jeux olympiques!» Elle sait aussi comment y arriver. Sa journée type ressemble à ça: cours de 8h à 12h30 au gymnase Auguste Piccard en section sport-études, sandwich avalé en vitesse dans la voiture conduite par sa groom et la menant au club équestre de Malapalud, équitation de 13h15 à 18h puis retour à la maison où l’attendent ses devoirs. Et ce cinq jours sur sept. Les week-end étant quasi intégralement consacrés aux compétitions.

Pour corser le tout, chaque semaine, il y a aussi deux séances de fitness avec un coach et un entraînement de boxe! «C’est vrai que ça y va et je dois faire des efforts pour dégager du temps pour voir mes amis», concède l’intéressée. Mais la jeune femme, au physique de Miss Suisse et dont le sweat-shirt Mickey rappelle la jeunesse, ne regrette rien. «Quand je monte, ça me vide la tête. Galoper dans les champs en sentant le vent caresser mon visage ou trotter en respirant les odeurs de la nature, ce sont des moments magiques.»

Une championne précoce

Aucun doute: Mathilde Cruchet est accro! Le virus de l’équitation l’a happé à 3 ans dans le chalet familial de Crans-Montana. A 7 ans, elle passait déjà son brevet des sports équestres, à 10 elle obtenait sa licence de saut et à 11 elle franchissait une barre de 1m87 sur un cheval qu’elle n’avait monté que deux fois. «Ça a été un déclic. De là, j’ai délaissé les poneys pour me lancer dans la vraie équitation.» Comprendre par-là, celle où il faut composer avec les humeurs du cheval et communiquer avec lui pour former un véritable duo. «J’aime les chevaux fins et réactifs qu’il faut monter au feeling», précise la jeune femme qui a la chance de s’entraîner sur six bêtes différentes. Toutes sont propriétés de sa mère, Me Véronique Fontana, une avocate en vue de la place lausannoise.

«Maman a repris l’équitation avec moi. Elle et mon beau-père me soutiennent beaucoup à tous les niveaux. C’est une grande chance même si c’est aussi une petite pression supplémentaire», explique la cavalière, qui histoire de mettre toutes les chances de son côté, a bénéficié un temps des conseils d’un coach mental. Vous avez dit battante…