L'exposition du plan directeur localisé des Plaines-du-Loup et de son futur Ecoquartier, organisée par la Municipalité aux Arches du Grand-Pont, n'aura pas suffi à les convaincre. À peine vient-elle de fermer ses portes que les opposants sortent du bois, plus du reste pour des questions de fond que de forme. Pierre d'achoppement: le financement du projet et le redimensionnement de Métamorphose, en septembre dernier, qui aurait changé la donne.
Un plan financier?
«Ce projet présente de nombreuses qualités. Il permet de créer des logements indispensables vu la pénurie sévissant actuellement à Lausanne. Nous le soutenons totalement, relève Manuel Donzé, président du PDC Lausanne. Par contre, nous émettons les plus grands doutes quant à son financement et à son calendrier.» Manuel Donzé souligne ainsi que la construction de la troisième étape de ce projet, qui implique notamment la destruction du stade de la Pontaise, est étroitement liée à la réalisation des nouvelles installations sportives qui seront construites. «Tant que celles-ci ne seront pas clarifiées, cette étape doit être gelée» estime-t-il. Plus même: à ses yeux, l'hypothèse d'un abandon pur et simple de cette partie de l'écoquartier, au profit d'une requalification du stade de la Pontaise, ne doit à son avis pas être abandonnée, mais au contraire être dûment étudiée.Autre point noir, le financement. «Il est surprenant que cet aspect des choses n'ait pas du tout été présenté dans le cadre de cette consultation, précise pour sa part le député Axel Marion. Je rappelle que la Ville dispose d'une marge de manœuvre extrêmement limitée au niveau de ses ressources et que les financements fédéral et cantonal mis à disposition seront vraisemblablement nettement plus faibles que prévu.» Le PDC demande donc à la Municipalité d'afficher clairement son plan financier par rapport à la réalisation future de l'écoquartier.
Un autre projet
Autre voix dissidente, celle du Mouvement de Défense de Lausanne (MDL) et de son président Eric Magnin. Pour lui, le redimensionnement de Métamorphose opéré à la fin de l'été dernier a complètement changé la donne en ce qui concerne l'Ecoquartier des Plaines-du-Loup. «Des points qui étaient non négociables avant, comme le stade de football et la piscine au sud, le sont devenus, souligne-t-il. La répartition des infrastructures sportives n'est plus la même que celle proposée et acceptée dans les premiers préavis. Cette nouvelle donne change donc singulièrement l'approche dans le périmètre concerné.»Selon lui, il n'y aurait de fait plus la nécessité de concentrer autant de logements sur l'entier du périmètre nord, puisque les 100'000 mètres carrés qui devaient être mis initialement à disposition pour des équipements sportifs au Prés-de-Vidy, seront finalement affectés à des logements. «Tel que proposé et présenté, le projet des Plaines-du-Loup nie l'entier du tissu bâti et paysagé existant et fait fi de toutes ses composantes sociales, économiques et environnementales, conclut-il. Cette planification de la "table rase", n'est aujourd'hui pas une réponse appropriée et acceptable sur le plan du développement urbain durable» Quant au PLR lausannois, s'il soutient globalement la création d'un ambitieux écoquartier, il conditionne toutefois son soutien à la réalisation du métro M3 et demande de profonds changements urbanistiques, comme une place et une rue centrale pour assurer le développement d'une vraie centralité dans le futur quartier. Il estime par ailleurs que le projet présenté ne ressemble malheureusement en rien aux écoquartiers préalablement mis en avant par la Municipalité.