Les partis lausannois se mettent à nu

POLITIQUE • Le PS lausannois lance un site internet destiné à faire la lumière sur le financement des partis politiques de la ville. La plupart ont joué le jeu, non sans un certain scepticisme.

«Tout, tout, tout vous saurez tout sur vos partis»! C’est une grande première: le PS lausannois a lancé au début du mois de janvier un site internet www.lausanne-transparence.ch dans lequel il invite tous les partis de la ville, via un questionnaire, à faire la lumière sur leurs comptes.

«Depuis de longues années, c’est une vieille demande du PS, observe son vice-président lausannois Denis Corboz. Au niveau fédéral par exemple, les dépenses des partis ne cessent de croître chaque année. Or comme le dit l’adage, qui paye commande, il est donc normal que l’électeur en particulier lausannois soit informé.» Et d’ajouter, période électorale oblige: «Nous sommes d’autant plus transparents que contrairement à d’autres partis, nous sommes dégagés de l’économie et des bailleurs de fonds. Ce sont nos militants et élus qui nous financent. Ainsi, nos trois municipaux versent chacun tous les mois 1500 francs au parti!»

Une démarche de transparence qui a en tout cas trouvé un écho favorable auprès des autres partis lausannois, la plupart, gauche et droite confondue, ayant accepté de joué le jeu et répondu au questionnaire.

«La démarche du PS est bienvenue et au PLR nous n’avons rien à cacher», souligne ainsi Florence Bettschart-Narbel, présidente du PLR lausannois. En revanche, elle n’est pas très aboutie par rapport aux chiffres annoncés, qui parfois mélangent financement de la campagne qui arrive et financement des partis. En plus, et je sais de quoi je parle, je suis un peu surprise par rapport aux éléments annoncés par certains, qui donnent des frais très bas, alors que manifestement leur action sur le terrain coûte plus cher.»

Claude-Alain Voiblet, qui dirige l’UDC Lausanne, fait également preuve d’un scepticisme certain: «S’il y a transparence, c’est bien celle propre au PS, lance-t-il narquois. Il serait bien de faire l’inventaire des mandats politiques par exemple au Conseil d’Etat, pour voir combien encaissent réellement les socialistes. Quoiqu’il en soit, nous n’avons rien à cacher et avons volontiers joué le jeu, même si ce projet n’est qu’un coup politique et électoraliste du PS!»

En dépit des critiques, le PS n’entend en tout cas pas en rester là et s’engage bel et bien à faire d’une telle démarche de transparence «une habitude». Un site www.vaud-transparence.ch devrait ainsi à terme être également mis en ligne.