Comment l’EPFL va vous enchaîner...

PRISONS • Une start-up basée à l’EPFL et au Noirmont (JU) est en train de révolutionner le bracelet électronique de surveillance. Il devient alors possible de prévenir une éventuelle récidive en sortie de prison. Un défi plus que jamais d’actualité!

Alors que la Suisse romande a suivi terrifiée le procès du tueur de Marie, de nombreuses interrogations sont ressurgies au sujet du statut de détenu en liberté surveillée. En l’occurrence, Claude D était équipé d’un bracelet de surveillance au moment des faits. Ce dernier n’a ni permis de repérer une conduite dangereuse, ni empêché le meurtre de la jeune femme et encore moins aidé à compliquer ou empêcher la fuite du criminel. Autant de constatations qui amènent un lot de questions sur l’efficacité et la modernité de ces bracelets de surveillance.

Un produit novateur

Hasard du calendrier, la start-up Geosatis, installée à l’EPFL, était cette même semaine à l’ISNR, la grand-messe de la sécurité à Abu Dhabi, afin de présenter son produit novateur. Leur bracelet électronique, beaucoup plus compliqué à retirer que la génération actuelle, possède notamment l’avantage de pouvoir être localisé en temps réel et d’embarquer un système électronique intelligent. «Grâce à notre solution, l’ensemble des activités, des déplacements et des principaux mouvements peuvent être répertoriés. Des alertes immédiates sont déclenchées si le logiciel reconnaît une situation suspecte ou une modification risquée du comportement», détaille le Lausannois Reshad Moussa, responsable du développement commercial chez Geosatis.

Engouement mondial

L’Afrique du Sud a déjà opté pour le système helvétique de bracelet électronique. De même, l’équipe serait en discussion très sérieuse avec un pays de l’Europe de l’Est. «En Arabie Saoudite nous avons également pu remarquer qu’il existe un intérêt très fort dans cette région du monde. Les prisons surchargées et l’importance de sécuriser les libertés surveillées se retrouvent dans presque chaque pays de la planète. Parmi nos avantages, il y a aussi notre neutralité politique, typique de notre pays», ajoute Reshad Moussa.

En outre, les Etats ne seraient pas les seuls convaincus, puisque les détenus apprécieraient les caractéristiques de ce bracelet, discret et léger. Exploitant pleinement les capacités des nouvelles technologies et des télécommunications actuelles, un système pour les victimes a même été joint au bracelet. Ainsi, un appareil compact également développé par Geosatis sécurise la personne victime de violences en prévenant toute rencontre avec son agresseur.

Mais ces solutions seront-elles un jour implémentées en Suisse? Le Concordat latin pénitentiaire devrait vraisemblablement renouveler son système de bracelet de sécurité en 2017 ou 2018. C’est à ce moment qu’il optera peut-être pour le produit développé localement par Geosatis. Un moyen de concrétiser la volonté politique du «plus jamais ça», clairement affichée après les meurtres d’Adeline et Marie, tous deux commis par des récidivistes.