BEAULIEU - Dossier bloqué jusqu’en 2016?

BEAULIEU • Depuis le rejet de Taoua il y a une année, on a observé peu de changements sur le fond du dossier Beaulieu. Faudra-t-il attendre l’avènement d’une nouvelle Municipalité en 2016 pour que les choses bougent?

  •  Jusqu'à présent, des mesures cosmétiques. DR

    Jusqu'à présent, des mesures cosmétiques. DR

«Le refus de Taoua n’a pas enterré les tours». «Le développement de la ville n’est pas remis en cause»... C’était il y quasiment un an. Le 13 avril dernier, les Lausannois refusaient après une campagne âprement disputée, l’érection de la fameuse tour Taoua. Malgré cet échec cinglant, la presse se montrait relativement optimiste sur l’avenir du site de Beaulieu, géré par la société bâloise MCH.

Une année plus tard, où en sommes-nous? En réalité peu de choses ont réellement bougé. Certes, la Haute Ecole de la Santé La Source va s’installer sur le site du Palais, et le théâtre de Beaulieu, largement déficitaire, va tomber dans le giron d’Opus One, géant du monde du spectacle qui espère bien arriver à (enfin!) rentabiliser les lieux (lire notre article du 12 mars) .

Et pour le reste? Le moins que l’on puisse dire, c’est que les perspectives ne sont pas très claires. Bien sûr, la Fondation de Beaulieu affirme, dans un communiqué daté du mois de février, «engager une vaste consultation avec le canton de Vaud, la Ville de Lausanne et différents acteurs de l’économie vaudoise», menant un important travail de réflexion et de modélisation» qui nécessitera probablement un redimensionnement de certaines activités et donc d’affectation d’espaces tout en valorisant les investissements déjà consentis.»

Tirer les leçons de l’échec passé

«Des décisions doivent être prises, et on n’a pas l’impression que l’on en prenne véritablement le chemin, explique Philip Stauber, président du groupe UDC au Conseil communal de Lausanne. Ce dont nous avons besoin, c’est que l’on nous présente des scénarios solides qui reposent sur une vision claire du futur de Beaulieu. Et ce n’est pas encore le cas aujourd’hui!»

«Il faut tirer les leçons de l’échec passé, renchérit Gilles Meystre conseiller communal PLR qui de longue date a pointé les incohérences de l’ancien projet. Aucune des promesses esquissées en 2009 n’a été tenue. Quant à ce qui concerne l’avenir, on a le sentiment que la société MCH laisse aux pouvoirs publics tout ce qui n’est pas rentable. On est loin d’une logique gagnant-gagnant!»

Et d’ajouter: «Pour sortir de l’impasse, il faut changer de méthode de travail, sinon on va de nouveau se tromper. Il faudrait impérativement mettre les besoins des futurs clients de Beaulieu au cœur de la réflexion et reécrire une nouvelle stratégie sur ces bases. Le problème, c’est que je ne sens aucune vision claire en ce sens: pourquoi ne pas réunir des Etats généraux regroupant tous les acteurs impliqués par Beaulieu?»

Reste une question: une vision claire de Beaulieu peut-elle émaner de la même Municipalité et de la même Fondation qui gèrent le projet depuis de nombreuses années?

Comme Métamorphose?

«Nous sommes un peu dans la situation que l’on a connue avec le projet Métamorphose, observe le conseiller communal socialiste Benoît Gaillard. A l’époque, le début d’une nouvelle législature avec l’arrivée de nouveaux municipaux avait permis d’entériner et d’assumer un redimensionnement du projet. Avec Beaulieu, nous vivons une année de flottement. Et j’ai bien le sentiment que seule l’arrivée d’une nouvelle Municipalité en 2016, permettra un véritable réexamen sans tabous de la situation!»