Avec les migrants sur le port du Pirée

  • Cathy Rime avec deux de ses petits protégés. dr

    Cathy Rime avec deux de ses petits protégés. dr

TÉMOIGNAGE • Elle se prénomme Cathy. Cathy Rime. Cette Lausannoise âgée de 28 ans enseigne l’allemand depuis une année au collège de l’Élysée. Durant la période pascale, elle a vécu une expérience dont, dit-elle, elle se souviendra durant toute sa vie. Et qui, sans doute, ne restera pas sans lendemain.

Durant 9 jours, elle est partie en Grèce. Pas pour découvrir ses îles mythiques, le Parthénon ou l’Acropole. Mais pour venir en aide aux réfugiés qui, depuis des mois, affluent sur ses côtes. «La lecture des journaux, comme les reportages que j’ai pu entendre à la radio ou voir à la télévision, m’ont bouleversée» explique-t-elle. «Je me suis dit que je ne pouvais pas rester ici et prendre simplement des vacances. Que je devais entreprendre quelque chose de concret pour aider ces gens.» Elle décide donc de s’engager comme volontaire indépendante.»

Sa première idée, rejoindre Lesbos, la «porte d’entrée» des réfugiés sur sol européen. Trop tard! L’accord signé entre l’Union européenne et la Turquie fait de l’île un «centre de détention fermé.» Elle débarque donc à Athènes, déniche une auberge de jeunesse et prend aussitôt le chemin du port du Pirée. Et là, c’est le choc! Des milliers de migrants, parmi lesquels de nombreux enfants, s’y entassent. Des rangées de tentes longent les entrepôts abandonnés. Les terminaux et les salles d’attente normalement réservés aux passagers des ferries servent de refuges provisoires. Pas de douches, pas de chauffage.

Très vite, Cathy se joint à un groupe de volontaires et s’occupe instinctivement des enfants qui sont là. Elle essaie de leur donner un maximum d’affection et joue avec eux. Durant 9 jours, elle aide aussi à distribuer de la nourriture et à donner des coups de main ici et là, selon les besoins. «Le plus dur, c’était de rentrer chaque soir à l’auberge de jeunesse et de se retrouver avec d’autres jeunes qui, eux, étaient en vacances et ne comprenaient pas toujours le sens de ma démarche», se rappelle-t-elle.

Avant de quitter Lausanne, Cathy avait reçu de nombreux messages d’encouragement et une aide matérielle, notamment de ses parents, de collègues du collège de l’Élysée et d’amis: quelque 800 francs auxquels s’ajouteront vite 1500 francs récoltés via sa page Facebook. Cette somme lui aura, entre autres, permis d’acheter du matériel pour jouer avec les enfants, de créer un espace sécurisé pour les mamans qui allaitent et d’acheter un container de stockage. Avec, au final, un séjour émotionnellement chargé, mais une certitude: un jour elle remettra ça, là où les besoins s’en feront sentir. Durant son séjour, Cathy a tenu un carnet de bord à découvrir sur: volontariatgrece.blogspot.ch