Au début du 20e siècle, les chimpanzés Consul et Meshie vivaient comme des humains, chez les humains, et avaient fini par se considérer eux-mêmes comme tels. Antonia Baehr et Latifa Laâbissi revêtent leurs identités simiesques, sans garantir l’historiquement correct. Fortement poilues et libres de mœurs, impertinentes et impudiques, ces deux guenons humaines occupent une installation visuelle de Nadia Lauro. «Consul Baehr» et «Meshie Laâbissi» s’exposent pendant trois heures et demie, durant lesquelles les spectateurs et spectatrices sont invités à rester aussi longtemps que possible et faire une véritable expérience du temps avec les artistes. Antonia Baehr s’intéresse aux règles et lois qu’une société́ (et notamment l’espace du théâtre) assigne aux corps, afin de les rendre compréhensibles et reconnaissables. Quant à Latifa Laâbissi, elle mêle les genres et redéfinit les formats, au fil de créations qui font entrer sur scène un hors-champ multiple. Vous l’aurez compris, l’Arsenic promet une expérience atypique à son public. Une expérience qui vise à brouiller les frontières et à interpeller sur notre rapport à notre humanité.
«Consul et Meshie», Arsenic, Lausanne, dimanche 14 mai à 16h30, infos www.arsenic.ch