La population vaudoise a refusé le report de l’âge de départ en retraite des femmes de 64 à 65 ans par 62,1% des suffrages exprimés. Il est donc opportun, pour respecter la volonté populaire, de mettre sur pied un dispositif cantonal permettant aux femmes de bénéficier d’une rente-pont de 64 à 65 ans, d’un montant équivalent à l’AVS.
C’est ce que j’ai proposé à travers une motion déposée au Grand Conseil. Ce dispositif coûterait environ 100 millions par an. Un tel montant est aisément supportable pour les finances de l’Etat, sachant que le Canton dégage plus de 600 millions d’excédent chaque année.
Une telle rente serait particulièrement souhaitable pour des travailleuses exerçant des métiers pénibles. Ce serait une véritable mesure pour l’égalité entre les femmes et les hommes, car elle compenserait en partie les inégalités de salaire qui atteignent encore près de 20%. Elle contribuerait enfin à réduire le chômage, en permettant aux femmes de continuer à prendre leur retraite à 64 ans, ce qui libérerait des emplois pour les jeunes sur le marché du travail.
Certes, ma proposition risque de se heurter à l’hostilité de la droite du Grand Conseil. Cela rend d’autant plus indispensable la poursuite des mobilisations féministes. Une grève féministe est annoncée pour 2023. Elle ne sera pas de trop pour faire bouger les lignes face à des autorités qui, au-delà des beaux discours, rechignent à prendre des mesures concrètes pour l’égalité.