Zones 30 km/h: une mesure de plus en plus contestée!

SECURITE ROUTIERE • Sur l'ensemble de la Côte, comme dans le reste de la Suisse, les zones 30 km/h poussent comme des champignons. Or, de plus en plus de voix s'élèvent pour contester l'utilité de cette limitation sensée réduire tous les maux de la circulation.

  • Les zones 30 fleurissent sur la Côte, mais elles sont aussi souvent de plus en plus contestées.

    Les zones 30 fleurissent sur la Côte, mais elles sont aussi souvent de plus en plus contestées.

Gland, Morges, Rolle, toutes les villes ont décidé de franchir le pas et d'instaurer des zones 30 km/h en masse. Érigée en sacro-sainte solution pour la protection des piétons, la limitation de la vitesse en centre-ville séduit les élus. Mais les élus seulement, car au sein de la population la grogne monte contre ces mesures. Ces dernières sont en outre sérieusement mises en cause par différentes études. Pour se convaincre de ce ras-le-bol perceptible, il suffit de se pencher sur la récente votation qui a eu lieu à Begnins. La population s'est déplacée en masse pour aller voter. Sur les 1118 électeurs de la petite commune, pas moins de 449 d'entre eux ont fait connaître leur avis. Et l'instauration de nouvelles zones 30 a été ... refusée. Raison invoquée? Elles ne répondent pas à la problématique de la sécurité routière.

Outil efficace?

Faux, rétorque le bureau de prévention des accidents (BPA): «Les zones 30 dans les rues de quartier contribuent largement à améliorer la sécurité routière. Un abaissement de la vitesse s'accompagne d'une diminution du trafic de transit. Elle permet des comportements plus calmes et accroît la sécurité. La fréquence et la gravité des accidents diminuent, les enfants courent moins de risques sur le chemin de l'école et les usagers plus lents se sentent davantage en sécurité. La qualité de vie dans les quartiers s'en trouve améliorée.» Même son de cloche par la voix de Marie-Claire Pétremand du groupe indépendant romand Rue de l'Avenir qui cherche, notamment, à améliorer la sécurité des déplacements des usagers de la rue: «La zone 30 est un outil efficace pour modérer la circulation de manière étendue et améliorer la sécurité du trafic et la qualité de vie en ville et dans les villages, avec des coûts relativement modestes. L'abaissement de 50 à 30 km/h réduit le risque d'accidents, facilite la communication entre les usagers et favorise leur cohabitation dans l'espace public. A vitesse plus lente, le conducteur peut être plus attentif à ce qui se passe aux abords de la chaussée, il est plus volontiers disposé à ralentir ou s'arrêter, le trafic est plus fluide et moins bruyant. Autant de bénéfices pour les habitants et la vie sociale dans les quartiers.»

Efficacité douteuse

Pourtant, différentes études ont amené le Touring Club Suisse (TCS) a adopter une position radicalement différente: «Sans mesures complémentaires (modération du trafic), une limitation générale à 30 km/h (ou limitation à 30 km/h valable pour toute la commune) est généralement mal respectée par les usagers de la route. On constate un relâchement de la discipline. L'objectif visé – prévenir les accidents par une réduction généralisée de la vitesse – n'est pas atteint. Une telle prescription serait non seulement inadéquate, mais clairement contraire à la volonté populaire exprimée à une large majorité le 4 mars 2001, sans mentionner les coûts énormes qu'elle entraînerait. En effet, l'introduction efficace du 30 km/h à l'échelle d'une localité nécessiterait un réaménagement de l'ensemble du réseau routier.» De quoi sérieusement faire réfléchir les élus qui poursuivent pourtant, malgré certaines volontés populaires clairement exprimées, l'extension massive des zones 30km/h. Comme ce sera le cas au nord de Nyon dans un avenir proche...