"Back to Black", une Amy Winehouse sans âme

BIOPIC - Après le «One Love» consacré à Bob Marley, voici que débarque sur les écrans la vie d’Amy Winehouse dans un biopic pavé de bonnes intentions mais forcément décevant.

Après le «One Love» consacré à Bob Marley, voici que débarque sur les écrans la vie d’Amy Winehouse dans un biopic pavé de bonnes intentions mais forcément décevant. Si on prend un réel plaisir à écouter les morceaux de la diva jazz et soul disparue trop tôt, et si les performances vocales de l’actrice Marisa Abela sont impressionnantes, puisqu’il apparaît que c’est elle qui chante vraiment dans le film, deux problèmes demeurent: on reste tout d’abord dans le joli concours de sosies, car cette interprétation d’Amy est certes réussie, mais hélas dépourvue d’âme. Ensuite, comment peut-on retranscrire à l’écran, sous l’angle de la fiction, l’intensité d’un destin si promptement brûlé ?

Psychologie de comptoir

Comment filmer l’indicible, qu’il s’agisse de la grâce et du groove incroyable de cette immense artiste, mais aussi de sa propension systématique à l’autodestruction? Tout est expédié un peu vite, c’est de la psychologie de comptoir, de l’analyse façon Instagram, on plie ça en deux trois scènes sur l’héritage jazz, la place du père, le deuil du modèle (la grand-mère), le mec toxique. Dans son génie créatif comme dans son énergie destructrice, Amy Winehouse était beaucoup plus que cela. Hélas, «Back to Black» effleure à peine la complexité de cet ange noir.