La Giettaz? Qu’est-ce que ça peut bien pouvoir dire? Interrogez les visiteurs du lieu, et vous susciterez à coup sûr leur perplexité. Certains se risqueront à quelques conjectures: «Une jolie fille, si c’est un prénom d’ici…», «Un oiseau d’altitude…», «Une fleur protégée…» Quand bien même aucune de ces réponses ne s’approche de la véritable étymologie du nom, toutes pourraient – poétiquement – évoquer l’un ou l’autre des charmes du Val d’Arly.
Pour en avoir le cœur net, il faut se tourner vers les autochtones. Les aînés vous ramènent alors au patois franco-provençal, où (d)ziettâ désignait un lieu de rassemblement des troupeaux lors de la montée ou descente d’alpage, apparenté au mot gîte.
Autre version: la giette serait un lieu de bois de taillis, de l’ancien français gitte (rejet) ramenant à l’exploitation des repousses, courante en zone montagnarde.
Héritage ancestral
A considérer son caractère bucolique, on se dit que la commune porte bien son nom. Ne ramène-t-elle pas à un passé parfois idéalisé, mais consolateur des effervescences citadines. L’hiver y a conservé un peu de son rythme d’antan. Et c’est précisément ce que viennent rechercher les inconditionnels de ce site proche du Col des Aravis, allergiques pour la plupart aux stations bétonnées. Pour eux, la Giet’ – comme ils disent – est une perle qu’ils préféreraient ne jamais devoir partager avec le plus grand nombre.
Ils viennent ici découvrir les traces d’une histoire qui a marqué les âmes et les lieux: musée du patrimoine, chapelles, croix et oratoires; et écouter ceux qui la perpétuent: agriculteurs, artisans, artistes et autres membres de groupes folkloriques. Ils savourent au passage les plats typiques d’une gastronomie gourmande et généreuse.
Vu d’en haut
«C’est là que le ski me procure le plus de satisfaction», proclame cet adepte d’un sport dont il n’attend pas de décharges d’adrénaline, mais plutôt l’opportunité de concrétiser son fantasme de paradis blanc. «Savez-vous que ce matin, j’ai cumulé la chance d’observer des bouquetins et de photographier un couple de chamois»… Et d’en fournir la preuve sur l’écran d’un téléphone portable, admirable fusion du high-tech et d’émotions réveillant le primitif chasseur (d’images, en l’occurrence) sommeillant en chacun de nous.
Mais les plus belles photos sont sans doute celles réalisées à bord de la montgolfière qui, lorsque les conditions le permettent, emmène son lot de privilégiés à la rencontre du Mont Blanc. Sûr que Jules Verne en resterait baba!