Une rare et éphémère invitation à la lenteur, l'éditorial de Fabio Bonavita

A l’heure où le rush de Noël bat son plein et que certains tremblent à l’idée de ne pas parvenir à tout boucler d’ici au 25 décembre, entre les cadeaux à offrir et les gargantuesques repas à préparer, la période qui s’ouvre peut aussi représenter une formidable invitation à la lenteur en retrouvant cette aptitude à prendre son temps en famille ou entre amis.

A s’émerveiller des petits bonheurs qui sont joyeusement permis à cette période de l’année. Car il faut bien l’admettre, nos vies s’accélèrent inexorablement, la vitesse est même insidieusement érigée en Graal tout-puissant. Ce fut, par exemple, le cas lors de la dernière Coupe du Monde au Qatar où les commentateurs n’ont cessé de s’extasier devant la rapidité d’exécution, de course, de transition ou de réaction des stars du ballon rond. Le digital nous incite aussi à éviter la moindre perte de temps. Notre smartphone devient notre plus précieux allié pour nous permettre de tout anticiper, de millimétrer notre quotidien et aussi d’éviter l’ennui, cette supposée plaie de nos sociétés contemporaines qui peut cependant parfois s’apparenter à un véritable délice.

En ces temps festifs, n’ayons pas peur de faire le pas de côté en saisissant cette ode à la lenteur que représente le Réveillon de Noël. Ralentir permet toujours de retrouver la capacité à penser, une capacité qui se fait toujours plus rare dans un monde qui promeut la rapidité en loi. Et comme le disait si justement l’écrivain voyageur Nicolas Bouvier: «Prendre son temps est le meilleur moyen de n’en pas perdre». Nous vous souhaitons un Joyeux Noël, portez-vous bien!