Une polémique plonge Prilly dans la tourmente

DONS • A Prilly, les dons dont a bénéficié le syndic PLR pour sa campagne électorale de 2021 irritent la gauche. Sur fond d’une discorde plus générale.

Depuis quelques jours, la polémique défraye la chronique. A Prilly, comme à Lausanne, les deux communes y étant toutes deux directement associées. A son origine, un portrait du syndic PLR de Prilly, Alain Gillièron (en médaillon), paru dans le journal Le Temps qui, sur la base d’une fuite, fait des révélations sur le financement de sa campagne pour les élections communales de 2021. On apprend ainsi qu’il a pu compter sur des donateurs, notamment deux acteurs immobiliers majeurs dans la région, Realstone et Orllati, ainsi que sur le Lausanne Hockey Club (LHC), locataire du Centre sportif de Malley SA situé sur la commune de Prilly, pour la financer.

Contexte particulier

A Prilly, cela irrite la gauche qui y est majoritaire depuis les dernières élections. Elle parle aujourd’hui de conflit d’intérêts possible lié à cette opération. Autrement dit, d’un renvoi d’ascenseurs entre le syndic et des entreprises ou sociétés agissant sur le périmètre communal, alors que la ville connaît un fort boom immobilier. En ce qui concerne le LHC, elle rappelle au passage qu’Alain Gillièron assume aussi la vice-présidence du Centre Sportif de Malley. De son côté, la Ville de Lausanne souhaite savoir comment cette décision a été prise et si d’autres cas se sont produits par le passé ce qui, à ses yeux, poserait un réel problème, puisque le LHC est un club élite soutenu par les pouvoirs publics.

Même si Alain Gillièron n’a rien commis de pénalement répréhensible, ce questionnement a du sens. Mais il surgit aussi dans un contexte bien particulier. Depuis quelques semaines, Prilly vit au rythme d’un duel gauche-droite depuis que la Ville a exercé son droit de préemption sur une parcelle afin d’y faire construire des logements abordables par une coopérative, brûlant au passage la politesse à trois acheteurs privés. La droite, avec Alain Gillièron, s’y était opposé, mais en vain, avant de déposer un recours auprès du Conseil d’Etat. Une démarche vite associée à une soumission au lobby immobilier.

Mélange des genres

C’est donc dans cette atmosphère électrique que sort au grand jour cette polémique. Curieux hasard. Comme il est curieux aussi que le vieux briscard en politique qu’il est refuse de voir dans son acceptation de tels dons un dangereux mélange des genres. A la tête de la commune depuis 18 ans, ce cacique radical compte y rester jusqu’à la fin de son mandat en 2026. Vu la tournure prise par les éléments, on lui souhaite bien du plaisir!