"Umami", un charme tendre et gourmand,

Gérard Depardieu est complètement «lost in translation» dans cette fable gastronomique qui raconte le voyage d’un grand chef étoilé à bout de souffle.

Gérard Depardieu est complètement «lost in translation» dans cette fable gastronomique qui raconte le voyage d’un grand chef étoilé à bout de souffle qui, après un cinquième pontage, essaye de recoller les pots qu’il a cassés tout au long de sa vie d’excès: son cœur, d’abord, mais aussi son corps, son restaurant, son couple, ses enfants. Et si la rédemption se cachait dans un petit restaurant au fin fond du Japon, à la découverte de la seule saveur qu’il ne maîtrise pas encore, l’umami? L’umami, qui n’existe que dans la cuisine japonaise, est le cinquième goût de base, qui condense les quatre autres: acide, amer, salé, sucré. Un peu comme ce film qui, s’il n’est pas exempt de maladresses, dégage un charme tendre et gourmand, de l’humour, des saveurs multiples, et doit beaucoup à ses personnages improbables. Aux côtés de Depardieu qui goûte et grogne à tout bout de champ, quel plaisir de retrouver Pierre Richard en ostréiculteur bon vivant, ou encore l’excellent Bastien Bouillon en fils caché par l’ombre de son père. Et les surprises culinaires que réserve ce voyage aux confins du Japon ajoutent encore des saveurs à cette fable qui ouvre autant le cœur que l’appétit.