Votre été à la montagne: sur le fil de l’arête de l’Argentine

Beaucoup d’envie, quelques sangles, huit dégaines, une corde de 50 m, un peu d’expérience et surtout une partenaire très expérimentée, il ne m’en fallait pas plus en cette matinée ensoleillée pour m’attaquer à la traversée est-ouest de l’arête de l’Argentine. Cette course cotée «assez difficile» nécessite une heure de marche d’approche droit dans la pente depuis le hameau d’alpage de Solalex (1462m) sur les hauts de Gryon. Belle occasion de s’échauffer! Nous arrivons transpirants sur l’avant sommet de la Haute Corde. Là, il faut pour le coup s’encorder car commencent sept heures de jouissives montagnes russes calcaires. L’itinéraire est très plaisant. Il offre des points de vue magnifiques sur le massif du Muveran et le Chablais. Ses deux kilomètres de long le rendent un brin usant. Il y a certes peu de dénivelé mais de nombreux «gendarmes» barrent le passage et on doit les escalader et les désescalader en «grosses» (chaussures). La vigilance est de mise car la quasi intégralité du parcours est aérienne et une chute ne pardonnerait pas. Il convient donc de s’assurer l’un l’autre en passant la corde derrière des becquets rocheux ou en la passant dans les dégaines reliées à la paroi par une sangle par le premier de cordée. La plupart du temps, nous évoluons corde tendue. Le rocher est de bonne qualité et l’escalade variée et amusante. Depuis l’épaule du Lion, trois rappels ludiques ramènent à la terre ferme. Reste une heure trente de descente que le manque d’eau et la fatigue rendent interminable. Nous sommes à la voiture 10h30 après l’avoir quittée, fatigués mais heureux.