Philippe Lacheau: «On ne se retient pas quand on écrit nos gags»

CINEMA • Chacun de ses films affole le box-office: «Baby Sitting 1 & 2», ou encore «Epouse-moi mon pote». A l’occasion de la sortie de son nouveau délire «Super-héros malgré lui», Philippe Lacheau tombe le masque pour Lausanne Cités.

  • Philippe Lacheau ou l’art de transformer ses rêves de gosse en métier. VINCENT HOFER

    Philippe Lacheau ou l’art de transformer ses rêves de gosse en métier. VINCENT HOFER

Lausanne Cités: Dans «Super-héros malgré lui», votre pote Julien Arruti prend cher, vous pouvez tout vous permettre avec lui?
Philippe Lacheau: Il écrit les scénarios avec moi, et il adore avoir les rôles de cons! Tarek Boudali, c’est Julien qui me l’a présenté. Ça fait 20 ans qu’on se connaît. Donc oui, notre bande c’est une vraie bande, ce n’est pas artificiel. Il y a une vraie complicité, et je pense qu’on la ressent. On passe vraiment notre vie ensemble!

Votre film commence assez sagement, pour aller vers du pur délire...
On essaie de construire le film en crescendo. Ce n’est pas évident parce que dès l’écriture, il faut vraiment essayer de savoir à l’avance les gags qui vont le plus marcher.

Vous avez toujours rêvé de cinéma?
Il y avait deux genres de cinéma qui me nourrissaient: les comédies françaises, celles de Francis Veber, surtout «La chèvre», «Le dîner de cons», je voyais mes parents morts de rire... C’est vraiment ce qui m’a donné envie de faire ce métier. Plus tard, il y a eu l’arrivée des comédies américaines un peu plus transgressives, comme «Mary à tout prix» des frères Farrelly. Je me suis pris une claque en voyant ce film. C’était la première fois que j’étais au cinéma et que je n’entendais même plus les dialogues tellement les gens riaient. Il y avait des gags que personne n’avait encore osé faire, comme le gars qui se coince les parties dans sa fermeture éclair, ou la célèbre mèche de Cameron Diaz.

L’humour de vos films a un côté très cartoon, très burlesque, et il y a aussi plein de vannes en arrière-plan, de sous-entendus, de clins d’œil à l’actu…
On écrit à quatre. Julien et moi, on va être plus sur de l’humour visuel. Mon frère Pierre, ça va plutôt être les références très geek et les jeux de mots. Et Pierre Dudan, lui, c’est plutôt l’humour un peu limite limite.

Il y a même des vannes politiques, sur les bandeaux de la chaîne d’actu qui est diffusée de temps en temps dans le film!
C’est vrai! Bravo! Sincèrement, on a vraiment essayé de mettre des gags partout. On s’amuse à truffer le film avec beaucoup de clins d’œil qui proviennent de l’univers des super-héros. Mais on n’a pas nécessairement besoin de s’y connaître en Marvel pour l’apprécier, on peut complètement le voir sans connaître l’univers.

Vous êtes plutôt Marvel ou DC Comics?
Le film est un vrai hommage aux films de super-héros en général. J’aime autant le côté sombre de «The Dark Knight» que les délires de «Deadpool» ou des «Gardiens de la Galaxie». Au départ d’ailleurs, on ne voulait pas forcément faire un film de super-héros. Ce qui nous intéressait c’était une histoire de perte de mémoire, à la Jason Bourne. Je m’étais dit «Tiens ce serait marrant si un acteur en plein tournage d’un film d’espionnage perdait la mémoire et confonde sa vie avec son personnage…» et très vite on s’est lâché et on a imaginé un Batman à la française. C’était beaucoup plus fou!

Ce qui est assez surprenant dans votre parcours, c’est cette manière assez rare, en tout cas en France, de ne rien vous interdire...
Déjà, on ne se retient pas quand on écrit nos gags, plus ça nous éclate, plus ça va nous inspirer. A l’écriture, on fonctionne comme ça, à la passion. Et c’est vrai que grâce au succès de «Baby Sitting» et «Alibi.com», on a réussi à obtenir plus de moyens, plus de confiance. «Nicky Larson» a été un projet très très compliqué par exemple. On aurait pu tourner des films beaucoup plus faciles à faire. Sauf qu’on avait vraiment envie de faire ça. Et vu l’accueil du film, même au Japon, on pense qu’on a bien fait!

Un manga, des super-héros… vos films, ce sont des rêves de gosses finalement?
Complètement!