En 1903, le canton de Vaud souffle les bougies de son 100e anniversaire. Voilà un siècle qu’il est un membre souverain de la Confédération suisse. N’est-il pas opportun d’organiser des célébrations? On fait appel à René Morax pour écrire une pièce à l’occasion des festivités. Le jeune homme n’en est encore qu’au début de sa carrière. Il monte La Dîme sur une scène provisoire, au cœur du Jorat. Les spectateurs sont conquis.
Théâtre populaire
Fort de son succès, René Morax obtient la direction artistique de la Fête des Vignerons en 1905. Son esprit restera envoûté par le souvenir du petit village vaudois, si bien qu’il décide d’y faire construire une véritable salle de théâtre. Son ambition n’est pas des moindres: il espère réunir campagnards et citadins sous un même toit, et démontrer ainsi que l’art permet de rassembler les citoyens. Mézières semble se prêter à merveille au projet, grâce au tram qui rend la localité accessible depuis Lausanne. L’idée ira même jusqu’à obtenir les faveurs du Conseil fédéral, qui voit d’un bon œil l’apparition d’un «théâtre populaire» en pleine campagne.
Merveille architecturale
En 1908 a lieu l’inauguration du bâtiment. Une merveille architecturale entièrement en bois. Elle se confond presque avec les fermes environnantes. Que l’on ne s’y trompe pas, c’est bel et bien une salle aux allures de cathédrale réformée qui se cache à l’intérieur. L’endroit séduit instantanément.
Cette balade est extraite du livre «Lieux secrets de l’histoire romande», Yannis Amaudruz, Editions Favre.