Lausanne Cités: Comment et pourquoi est né reGeneration?
Tatyanna Franck: En 2005, l’ancien directeur William Ewing a pris le pari de regarder vers l’avenir, pour fêter les 20 ans du Musée. L’idée était de contacter les écoles d’art du monde entier pour qu’ils nous soumettent des étudiants. Le projet était innovant, car il y avait à l’époque peu de soutien aux jeunes photographes. Aujourd’hui, la situation a évolué, nous avons donc mené une réflexion plus large que le simple fait de montrer les talents de demain.
De quelle manière?
En dégageant quatre thématiques des dossiers reçus. Celle de l’engagement des photographes, qui dénoncent par exemple des questions sociales, celle de la diffusion du travail photographique, du genre et de la parité, ainsi que la manière dont les artistes questionnent le développement durable. Nous nous sommes concentrés sur celles-ci car elles correspondent également aux préoccupations du Musée. Les 180 photographes des éditions précédentes nous ont soumis des travaux de jeunes artistes, créant ainsi un pont entre passé et futur. Alors que nous aurons bientôt un nouveau musée, l’enjeu est de réfléchir à comment nous passons d’une époque où la photographie n’était pas considérée comme un art à part entière, à une pratique qui s’est démultipliée et professionnalisée.
La photographie a-t-elle changé depuis 2005?
La première exposition se composait de tirages encadrés au mur. Aujourd’hui, les artistes s’approprient la photographie, avec des installations vidéo ou de la réalité augmentée. La force de ce médium est qu’il a toujours été malléable car il évolue avec les technologies. La pratique est beaucoup plus accessible mais la question n’est pas uniquement dans le support, mais dans le message que fait passer le photographe. Propos recueillis
reGeneration4 , les enjeux de la photographie et de son musée pour demain, jusqu’au 27 septembre, Musée de l’Elysée, avenue de l’Elysée 18, 1014 Lausanne. Entrée gratuite.