Les charmes d’Alcina à l'opéra de Lausanne dès le 6 mars prochain

Surfant sur le goût du public pour la mise en scène mi-fantastique mi-parodique des figures héroïques du passé, Haendel, avec Alcina, donne naissance à un véritable «opéra enchanté».

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Opéra en trois actes de Georg Friedrich Haendel, «Alcina» fut créé à Londres le 16 avril 1735. Comme «Orlando» (1729-1734) et «Ariodante» (1735) avant lui, Alcina tire sa sève du poème épique Orlando furioso (Roland furieux) de L’Arioste (1474-1533), poète italien de la Renaissance. Mais que l’on ne s’y trompe pas, le résultat est saisissant de modernité. Surfant sur le goût du public pour la mise en scène mi-fantastique mi-parodique des figures héroïques du passé, Haendel donne naissance à un véritable «opéra enchanté», avec son lot d’apparitions surnaturelles et de magie baroque. Car Alcina est un personnage atyique. Elle attire les hommes sur son île et les transforme en pierres, mais tombe amoureuse de Ruggiero. Celui-ci étant jaloux de Bradamante (déguisé en Ricciardo), Alcina veut prouver son amour en transformant ce dernier en bête sauvage. Elle perd ses pouvoirs et fuit lorsque Ruggiero brise son urne magique. Portée par son dialogue mélodique avec les instruments, Alcina chante les délices amoureuses avec Ruggiro, exulte dans les aigus tout en rayonnant dans ses vocalises soupirantes. Vous l’aurez compris, cet opéra s’apparente à un chef d’œuvre intemporel. A découvrir sans plus attendre. LC

Alcina, Opéra de Lausanne, 6, 9, 11 et 13 mars, www.opera-lausanne.ch