Le génie d’Albert Camus revisité à Vidy

Présenté jusqu’au 15 octobre au Théâtre de Vidy, «Contre-enquêtes» s’immisce dans cet univers en imaginant la rencontre imaginaire entre les héros du livre «Meursault contre-enquête» et leur auteur, Kamel Daoud.

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Dans un bar, quelque part en Algérie, un homme se confie à un autre. Il dit être le frère de l’Arabe tué par Meursault, le héros de «L’Étranger» de Camus, sur une plage d’Alger, un dimanche, il y a plus 60 ans. Une victime qui n’a pas de nom et dont le meurtre est à l’origine de la puissante réflexion métaphysique de Meursault sur le destin, la fatalité et la justice. Le texte de Kamel Daoud est tout entier un dialogue avec Camus, en forme d’hommage critique et à travers le temps, d’un contexte historique à l’autre. Présenté jusqu’au 15 octobre au Théâtre de Vidy, «Contre-enquêtes» s’immisce dans cet univers en imaginant la rencontre imaginaire entre les héros du livre «Meursault contre-enquête» et leur auteur. Tout en revenant régulièrement à Albert Camus. Mis en scène par Nicolas Stemann, cette œuvre met en lumière des questions encore actuelles: comment cette rencontre peut-elle avoir lieu près de soixante ans après l’indépendance algérienne? Comment la décolonisation influe-t-elle encore sur la vie des uns et des autres, de part et d’autre de la Méditerranée? Les arts respectifs de Daoud et Stemann savent mêler la critique acérée au jeu littéraire ou théâtral vif et enlevé. À partir de fictions, ils observent les aveuglements de l’histoire et leurs implications dans le présent.

Contre-enquêtes, Théâtre de Vidy, jusqu’au 15 octobre, www.vidy.ch