Wilhelm Friedemann Bach est le fils aîné de Jean-Sébastien et d’après de nombreux témoignages contemporains, clairement le plus doué parmi les fils du grand compositeur. Et pourtant, malgré ses talents remarquables, il fut celui qui a le moins bien réussi sa carrière. Pourquoi? Difficile de répondre à cette question. Ce qui est certain, c’est qu’il admirait profondément son père – peut-être trop? – au point qu’il voulut rédiger une biographie du Kantor de Leipzig. Mais comment peindre le génie de son père lorsque ce même génie semble vous ignorer? Comment supporter la vie parfaitement réglée de votre géniteur, lorsque la vôtre vous semble totalement dissolue? On l’aura vite compris: le regard que Wilhelm Friedemann porte sur Jean-Sébastien est bien différent de celui de «La petite chronique d’Anna-Magdalena Bach». Et c’est en cela qu’il est passionnant. Parce que ce regard est critique, lucide, tout en demeurant bienveillant. Un texte incisif, mordant… et un spectacle dans lequel la musique a une part essentielle.
Du 3 au 13 mars, Le Bateau-Lune, Cheseaux-sur-Lausanne