Lausanne vue par Anne-Catherine Savoy

COMEDIE • Si Anne-Catherine Savoy évolue comme un poisson dans l’eau sur les planches, c’est peut-être en partie parce que c’est une excellente nageuse. C’est au Doki Doki qu’elle nous donne rendez-vous, le restaurant japonais situé à l’étage de la piscine de Mon-Repos et qui sert d’excellents ramen.

La natation, c’est sans doute ce qui l’a sauvée après une période très difficile. L’eau, cocon protecteur, presque amniotique, lui permet un abandon total du mental, et une libération du corps, pour tout reconstruire. Anne-Catherine profite souvent de ses longueurs pour faire des italiennes, ces répétitions de textes appris par cœur pour les spectacles à venir.

On peut la retrouver jusqu’au 21 novembre sur la scène du CPO dans «Parfois je parle toute seule», un seul en scène écrit sur mesure pour elle par Antoine Jaccoud. «C’est un sacré cadeau. Le texte aborde plein de choses personnelles, de thèmes qui me sont chers. D’ailleurs même le titre est un écho, parce qu’effectivement, j’ai tendance à marmonner dans ma barbe.»

A son cou, elle porte la médaille de son père et un pendentif du signe du scorpion pour rappeler sa mère. Anne-Catherine a vécu leurs deux décès de manière rapprochée, et le spectacle les rappelle à sa mémoire. Mais même s’il parle de la mort, ce n’est pas un spectacle triste. Il est plein de tendresse, de drôlerie et d’ironie, grâce à la mise en scène de Matthias Urban. C’est l’énergie unique d’un trio à ne pas manquer.