Lausanne, un «Monde» en soi…

CHRONIQUE SATIRIQUE - Mais pourquoi, malgré les années, Lausanne est-elle toujours aussi complexée par le journal Le Monde?

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Mikhaïl Gorbatchev, Elisabeth II, Irene Papas, Alain Tanner…

Tous de (bien peu) fringants nonagénaires dont la fin, évidemment attendue, forcément attendue, a donné lieu à une interminable litanie d’éloges et d’articles plus dithyrambiques les uns que les autres, la mort ayant cette faculté d’éluder les défauts pour mieux sublimer les qualités, dans un unanimisme apologétique quasi-religieux. Rodger, le meilleur d’entre nous, lui n’est pas mort, mais son départ à la retraite a donné lieu au même déferlement d’articles laudateurs, avant-goût de ce qu’on pourra lire dans 50 ans quand lui aussi aura fini par casser sa pipe.

Et puis enfin, il y a Jean-Luc. Jean-Luc Godard le génie, Jean-Luc Godard le grincheux dont l’annonce de la fin a fuité dans la presse, parasitant la programmée mise en scène médiatique de son suicide assisté, et qui lui aussi, a eu droit à son avalanche d’hommages. Parmi ces derniers, celui de la Ville de Lausanne qui évidemment a salué la mémoire du maître, relevant, en paraphrasant une citation de Freddy Buache, que le célèbre cinéaste a permis de «placer le nom «Lausanne» à l’international et notamment en titre du journal Le Monde ».

Voici donc Lausanne, la petite romande campagnarde, chef-lieu du si «rupestre» canton de Vaud, toujours émoustillée 40 ans après, d’avoir été citée en Une d’un quotidien… parisien, évidemment «de référence».

Cruel constat qui en dit long sur l’ambition de notre ville et le regard de vilain petit canard bien complexé qu’elle porte sur elle-même, au point que la grenouille d’à côté qui pourtant, cherche elle aussi sans cesse à se faire aussi grosse que le bœuf américain, continue à lui en mettre plein les yeux.