Certes, on présume qu’il existait des vignes dans les environs de Pully et de Lausanne, à l’époque romaine déjà. C’est pourtant au Moyen Age que l’histoire de Lavaux connaît un tournant décisif. En 1079, l’empereur germanique Henri IV cède différents domaines de la région à l’évêque de Lausanne. Plusieurs abbayes obtiennent une partie de ces terres, le siècle suivant. A ce moment-là, les pentes abruptes de Lavaux sont encore recouvertes par d’épaisses forêts, ce qui ne permet pas de développer l’agriculture.
Les moines ont alors réalisé un travail colossal de défrichement. Ils ont peu à peu façonné le paysage, par l’aménagement progressif de terrasses artificielles. Tout ne s’arrête pourtant pas là: après les premiers épisodes de peste noire, au XIVe siècle, une importante immigration en provenance des Alpes permet de fournir une main d’œuvre nécessaire à l’entretien de la vigne.
Au milieu du XIXe siècle, certaines maladies viticoles venues d’Amérique, telles que le mildiou et le phylloxéra, affectent la région et causent de terribles ravages. Jusqu’alors, les vignerons étaient également agriculteurs. Les terrasses de Lavaux présentaient un aspect bien différent de celui que nous lui connaissons. On y trouvait aussi des champs ou des pâturages. Ce n’est qu’avec l’arrivée de maladies que les activités agricoles ont été abandonnées, afin de concentrer tous les efforts sur la vigne.
Par la suite, d’autres changements ont profondément modifié Lavaux. Pensons à la construction des lignes de chemin de fer ou à celle de l’autoroute dans les années 1970. Depuis 2007, le site est inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Prêt·e pour une balade? Yannis Amaudruz
Ces chroniques sont tirées du blogue Helvetia Historica, consacré à l’histoire et au patrimoine de la Suisse. www.helvetiahistorica.org