Le terme safari signifie succinctement voyage en swahili. On lui associe volontiers l’idée d’une chasse animalière, qu’elle soit armée ou photographique. En Namibie, il est certes envisageable de débusquer quelques stars de la brousse, surtout au parc national Etosha. Mais c’est un autre objectif que poursuivent la plupart des visiteurs: la confrontation à des paysages hors du commun, intacts, ramenant aux origines de notre planète et à celles de l’humanité.
A ce sujet, les environs de Khorixas (nord-ouest du pays) racontent de fascinants épisodes. Une forêt pétrifiée expose ses gigantesques troncs d’arbres fossilisés il y a environ... 250_millions d’années! Les éboulis de Twyfelfontein révèlent un site d’art rupestre riche de 2000 peintures et gravures, certaines vieilles de plus de cinq millénaires.
Variété de décors
Un survol à basse attitude a tôt fait de démontrer que ce territoire – plus d’une fois et demie la superficie de la France et réputé désertique – n’a rien de monotone. Vastes espaces de terre cuite blonde ou ocre striées d’innombrables pistes, rubans verts, gorges et reliefs.
Au sol, une étonnante variété de décors confirme ce sentiment de diversité. On comprend que le cinéma – Mad Max, La Momie – y ait planté ses caméras.
On dit que la vie finit toujours par trouver son chemin. A l’évidence, elle y parvient même dans ces contrées arides. Ce qui frappe, c’est l’incroyable adaptabilité de la faune et de la flore à un environnement manifestement hostile. L’humain peut aisément y perdre son sens de l’orientation, comme la notion du temps.
Faune sauvage
La vie surgit de partout. Ici, c’est un troupeau d’impalas à mufle noir là, une gracieuse famille d’oryx, antilopes reconnaissables à leur masque noir et blanc et à leurs cornes en épée. Plus loin, une autruche solitaire occupée à brouter sa salade sauvage sous l’œil indifférent d’un clan de babouins.
«Nous avons eu récemment deux jours de pluie intense, phénomène rarissime sous ces latitudes. Cela a suffi à faire déborder ce canyon», relève Matthews, guide expérimenté qui s’émerveille de voir verdir la caillasse.
L’accès aux dunes rouges de Sossusvlei Park – emblématiques de la Namibie – est aisé. L’escalade de la plus célèbre – l’une des plus hautes du monde avec ses 350 mètres – procure un sentiment de fierté teinté de vertige. Elle laisse surtout le souvenir indélébile d’une excitante aventure.
La Namibie, figure de conservatoire à ciel ouvert, célèbre le vivant dans
de vastes déserts.