Les bijoux de l’Afrique

Des plages désertes, une flore intacte, une population accueillante, l’archipel de Sao Tomé et Principe possède tous les atouts pour enchanter les voyageurs avertis.

  • Les paysages époustouflants de Principe méritent le détour. DR

    Les paysages époustouflants de Principe méritent le détour. DR

A 200 kilomètres des côtes du Gabon, l’archipel de SaoTomé et Principe propose un plongeon dans une nature extra-vierge. Il offre aux voyageurs plus de 800 espèces de plantes et une infinie variété d’oiseaux. Pas étonnant dès lors que les deux îles soient reconnues comme une réserve de biosphère par l’UNESCO. Ce paradis de l’écotourisme est avant tout un arc-en-ciel de décors à couper le souffle. Des savanes du nord aux forêts de brume du sud, les paysages édéniques défilent. A proximité d’une plage totalement intacte, nous croisons un jeune guide local qui s’émerveille du spectacle offert: «Je peux rester des heures à regarder ces vagues qui lèchent le sable. Je ressens toujours une immense quiétude. Parfois, il y a des oiseaux bleus qui se baladent dans le coin alors que la nuit laisse la place au ballet des crabes.»

Quelques kilomètres plus loin, notre voiture s’arrête au beau milieu de la route. Les pains de sucre trouent l’horizon. Le plus connu est le Pico. Il est aussi le plus impressionnant puisqu’il culmine à 2000 mètres d’altitude. Ce phallus géant symbolise à sa manière la fertilité de ce pays où la forêt fait preuve d’une générosité ruisselante: corossols sauvages, fruits à pain, papayes, bananes, mangues, ananas et autres fruits de la passion, y poussent à profusion. L’archipel mise sur la production locale pour alimenter les restaurants. En tentant de limiter au maximum l’empreinte du tourisme: «90% des mets que nous servons à nos hôtes sont cultivés sur l’archipel. Nous devons faire le choix d’un tourisme intelligent, durable et créatif, précise Sergio Duarte, general manager des hôtels Roça Sundy et Bom Bom Island Resort. La beauté de ces lieux est trop rare pour être gâchée, mais cet équilibre est extrêmement fragile.»

Richesse de la faune

Lors d’une visite de Sao Tomé et Principe, la découverte de la faune est également un passage obligé. Il n’est pas rare de contempler des baleines s’amusant au large, gracieuses comme un mirage gravé sur la ligne de l’horizon. Entre novembre et mars, ce sont les tortues qui émerveillent les visiteurs en venant pondre sur les plages de Principe. Quant aux amateurs d’ornithologie, ils viennent y admirer les 180 espèces d’oiseaux dont 30 endémiques, disséminées dans les forêts. Parmi lesquelles, les choucadors, les martins-pêcheurs, les flamants nains, les ibis, mais aussi le fameux perroquet Jaco.

Fabio Bonavita

Un tourisme en croissance de 13%

Les deux îles de Sao Tomé et Principe possèdent indéniablement les qualités pour devenir une destination phare du tourisme de luxe. La preuve? La destination affiche une croissance annuelle de 13% des arrivées de voyageurs étrangers. L’ancienne colonie portugaise prend ainsi peu à peu conscience de ses atouts. Sans pour autant céder aux sirènes du tourisme de masse. Comme le confirme José Miguel Ferreira Mendes, general manager d’Omali Lodge, un hôtel situé à quelques kilomètres de l’aéroport international de Sao Tomé: «Ce serait impossible, car le gouvernement tient à préserver ses trésors naturels.» Des trésors qui attirent aussi bien les familles amoureuses des grandes étendues verdoyantes que les couples en quête de tranquillité. Si à l’heure actuelle, la grande majorité des voyageurs est d’origine portugaise, cela pourrait bien changer ces prochaines années. Des tractations sont actuellement en cours pour un vol direct depuis Paris.