On dit qu’elle a abrité de nombreuses histoires d’amour. Avec les années, Heidelberg est en tous cas devenue un grand classique du tourisme urbain international en quête de romantisme rêveur. Tout au long de l’année, un million de visiteurs y déferlent pour admirer la résidence des électeurs palatins édifiée entre 1294 et 1303. Surplombant la vieille ville de style baroque, le long du Neckar, ces ruines Renaissance en grès rouge font toujours recette de nos jours parce que devenues le symbole du romantisme allemand au XIXème siècle. Ce château est connu aussi pour abriter le plus grand tonneau du monde dont la contenance est de 228’000 litres, soit le dixième de la production vinicole de la région. Elaboré en 1751, il n’aurait été utilisé qu’à trois reprises.
Une ville intacte
Heidelberg a eu la chance de ne pas être détruite par les bombardements lors de la seconde guerre mondiale. «Les Américains épargnèrent la ville, précise Jean-Paul Wimmer, guide touristique. Certains affirment que c’est à cause de Mark Twain. L’auteur de «Tom Sawyer», en proie à une grave crise d’inspiration, retrouva ici son imagination en 1878. D’autres pensent à l’opérette «The Student Prince» (1924) très en vogue aux Etats-Unis. Le héros est envoyé à Heidelberg pour parfaire ses études.» Quoiqu’il en soit, se balader le long des 1800 mètres de sa Haupstrasse piétonne est un art de vivre façon melting pot pour ses 156’000 habitants, dont un quart d’étudiants, et pour les 11,9 millions de touristes qu’elle accueille par année. Et cela jusqu’à très tard dans la nuit…
Curiosités
Depuis 1386, la réputation d’excellence de l’Université de Heidelberg est pérenne. Curieusement, elle possédait autrefois une prison où étaient enfermés les étudiants coupables de menus larcins: duels initiatiques interdits où la force des escrimeurs s’appréciait grâce à leur endurance stoïque face aux coups de l’opposant ou lâchers désopilants de cochons dans la ville. Un séjour en ces lieux était même devenu un rite de passage pour les têtes rebelles, qui griffonnaient leur nom et les symboles de leur fraternité étudiante sur les murs. Avec ses graffitis et autres curiosité, le «Studentenkarzer» est aujourd’hui un musée incontournable. Moins connu, le «Deutsches Verpackungsmuseum» est pour sa part logé dans une ancienne église. Ce musée de l’emballage des marques de tradition, comme la ville d’Heidelberg, saura, lui aussi, vous emballer.
