Gyeongju, la ville-musée

Au-delà des buildings scintillants de Séoul, le pays du matin calme arbore une richesse culturelle millénaire. Elle s’exprime pleinement à Gyeongju, berceau historique.

Si Gyeongju est l’un des endroits les plus fréquentés du pays, c’est parce que cette ville de quelque 300’000 habitants constitue un retour vers la prestigieuse histoire de la Corée du Sud. Cette cité, qui fut capitale, un millénaire durant, de la dynastie Sylla, symbole de la péninsule unifiée, offre un musée à ciel ouvert. Statues de Bouddha géantes, temples – dont le fameux Bulguksa – et monuments antiques ravissent la pupille, qui ne sait plus de quel côté admirer. Ces vestiges présentent en outre la caractéristique fort agréable d’être disséminés dans un environnement spectaculaire, où forêts, grottes et lac rehaussent encore le cachet et la valeur de ce patrimoine.

A tombeau ouvert

A défaut de vie éternelle (nous y reviendrons), la riche contrée donne l’occasion de toucher la spiritualité du doigt via un séjour dans un temple bouddhiste, à Girimsa ou Golgulsa. On privilégiera ce dernier pour une expérience encore plus aboutie, extrême(?), car perdu dans la montagne. Comme pour s’élever un peu plus…

Afin d’obtenir une large idée de l’évolution de la métropole et de la nation tout entière au fil des siècles, le musée national est incontournable. Tout comme le parc des Tumuli et ses… tombeaux(!) royaux, au nombre incalculable – on les estime entre 150 et 200.

Protégés par des collines, ils sont donc situés dans un milieu presque bucolique. En tous les cas, on ne ressent nullement la noirceur et la froideur de la mort. Que l’on peut voir de près, façon de parler, bien sûr, en visitant la tombe ouverte, à dessein, de Cheonmachong.

Des étoiles aux rives du lac

En Corée du Sud, l’on navigue de découverte en surprise, surfant sur le passé, le présent et même le futur avant l’heure, par exemple avec le premier observatoire astronomique du continent asiatique, le Cheomseongdae, datant du VIIe siècle, toujours à Gyeongju.

Après tant de pérégrinations par monts, vaux et cieux, un brin de détente s’impose. Ça tombe bien, le lac Bomun et ses eaux rafraîchissantes, ceinturé d’établissements de luxe et de restaurants à la fine nourriture typique, peuvent être définis comme étape ultime d’une aventure singulière à tous les égards.

Didier Walzer