Evasion: La Floride, de Fort Lauderdale à Key West

Une marée rouge a ravagé plus de 350 kilomètres de plage en Floride. La menace demeure et les travaux de nettoyage sont permanents. Oubliez donc pour l’heure le sable blanc en découvrant quelques maisons de personnages illustres!

On dit de Fort Lauderdale que c’est la Venise américaine. Le vaporetto s’appelle ici «water taxi». C’est l’attraction numéro 1. Pour 26 dollars, le forfait journalier illimité est ponctué de 11 arrêts. Le stop 3 est impératif pour la visite de la première maison à l’origine de la ville.

En 1901, Frank Stranahan construisit une baraque au bord de la New River, rivière venant des Everglades pour se jeter dans l’Atlantique. L’aventure commença pour ce pionnier au cœur d’une nature hostile peuplée d’Indiens. L’homme a du savoir-faire: il commerce avec les tribus de Séminoles en échangeant des machines à coudre contre des peaux d’alligators ainsi que des aigrettes à la mode. Il assure la traversée du cours d’eau sans oublier le courrier postal. Sa demeure fait très vite office de banque. La visite de la Stranahan House Museum, racontée par des retraités érudits, est une expérience riche en anecdotes pour imaginer la Floride d’autrefois.

Avec modération

Il faut compter un peu plus de 3 heures de voiture pour rejoindre Key West. D’un pont à l’autre, la route est spectaculaire. Cette trajectoire, à elle seule, vaut le déplacement. Pourtant, le nombre de visiteurs suisses était en baisse l’an dernier. Les raisons? Peut-être la crainte des ouragans et assurément une réputation de piège à touristes aux prix extravagants.

Les Américains, quant à eux, continuent d’adorer le coucher de soleil flamboyant depuis Mallory Square. S’ensuivra la fête le long de Duval Street. Le Sloppy Joe’s Bar, classé bâtiment historique, est fort fréquenté en souvenir d’Hemingway qui en était un client assidu.

Extravagance

«Ernest Hemingway Home and Museum» est aussi un lieu très visité. Tout y est dans la démesure: la piscine d’eau salée, par exemple, qui fut creusée pour 250’000 dollars. La légende raconte qu’Ernest dit à Pauline, son épouse: «Voici mon dernier penny ! » Les chats polydactyles à 6 ou 7 griffes chers à l’auteur continuent de paresser ici et là. Ils s’appellent Fred Astaire ou Duke Ellington en hommage aux amis célèbres de cet homme, prix Nobel de littérature en 1954. On y trouve aussi quelques machines à écrire. Ce ne sont pas les originales. Hemingway les détruisait en tapant fougueusement « … quelque chose de Tennessee».

Quant à Thomas Lanier Williams III, dit Tennessee Williams, il reçut sa première machine à écrire pour son anniversaire de 12 ans. Ouvert depuis décembre 2017, le Musée Tennessee Williams retrace la vie de l’écrivain ouvertement gay avec son partenaire Frank Merlo. Des objets authentiques y sont présentés dans une ambiance feutrée! Texte: Claude-Yves Reymond