Allemagne: vous prendrez bien une tranche de Forêt-Noire?

Si proches de la Suisse, Fribourg-en-Brisgau et ses environs ont de quoi justifier une escapade dans le Bade-Wurtemberg.

  • Un habitat rural qui rappelle beaucoup la Suisse.

    Un habitat rural qui rappelle beaucoup la Suisse.

  • Place de la cathédrale, à Fribourg-en-Brisgau.

    Place de la cathédrale, à Fribourg-en-Brisgau.

Aquarante-cinq minutes de Bâle en train, le visiteur débarque dans un paysage de coteaux et vallées encaissées, de vignes et de pâturages; de forêts jadis si denses et si sombres qu’elles ont donné son nom à ce petit coin d’Allemagne aux allures helvétiques. Ce n’est donc pas l’exotisme qu’il faut chercher ici, mais bien tout ce qui dessine la singularité d’une région fière de sa culture. Le bois, d’abord. On le débite dans des scieries autrefois équipées de roues à aubes, le long des cours d’eau. C’est aussi le matériau de sculpteurs aux doigts habiles, comme Hubert Schultis, l’un des derniers à confectionner d’impressionnants masques de carnaval dans son atelier de Haslach.

«En tant que Suisses, vous pensiez être les premiers créateurs de pendules à coucou? Détrompez-vous, c’est bien ici, dans notre village de Schönwald, qu’elles ont été inventées, en 1737!» affirme Andreas Winter, tenancier de l’une des nombreuses boutiques spécialisées dans cet artisanat où le bois finement ouvragé se met au service du goût rural.

Pour dénicher des pièces plus contemporaines, il faut arpenter les rues de Fribourg-en-Brisgau, où quelques artistes délurés s’amusent à en chahuter le design. La touche helvétique n’est toutefois pas totalement absente de ces horloges emblématiques, puisque c’est bien à Sainte-Croix que l’on fabrique toujours les mécanismes de boîte à musique complétant certains modèles.

Détournement

A Fribourg encore, la styliste Kim Schimpfle ne se fait pas que des amis. De ses mains habiles surgissent pourtant des créations éblouissantes qui renouvellent totalement le style du «Dirndl» (costume traditionnel que l’on chérit ici tout comme en Bavière ou en Autriche).

Notre couturière cajole le kitsch pour ornementer ses parures d’imprimés colorés, de dentelles quasi orientales et autres paillettes théâtrales. Ça passe ou ça casse. Ça passe surtout auprès d’une jeunesse soucieuse de rompre avec le conservatisme local.

Ça casse parfois du côté des puristes. Mais chacun devrait se réconcilier autour d’une fameuse «Forêt-Noire», dont les couleurs (noir, rouge et blanc) rappellent celles du costume traditionnel.