«En solitaire», une leçon de courage

SORTIE CINÉMA • Embarqué dans un tour du monde en solitaire à la voile, Franck, interprété par François Cluzet, découvre qu'il n'est pas seul à bord. La présence de ce passager clandestin pourrait le disqualifier de la course. Ce premier film de Christophe Offenstein parle de courage et de solidarité et est à découvrir depuis ce mercredi dans les salles. La semaine dernière, François Cluzet était de passage à Lausanne. Il a accordé une interview à Jonas Schneiter.

  • François Cluzet, criant de vérité dans son rôle de marin - presque - solitaire.

    François Cluzet, criant de vérité dans son rôle de marin - presque - solitaire.

Jonas Schneiter: Dans ce film très touchant, vous impressionnez encore une fois par votre crédibilité. Où êtes-vous allé chercher ce personnage d'homme de la mer?

François Cluzet: Vous savez, au cinéma, l'habit fait souvent le moine. Vous me mettez une soutane, j'ai l'air d'un curé. Vous me mettez une parka, j'ai l'air d'un skipper. Mais c'est surtout parce que nous avons eu la chance de tourner ce film dans des conditions réelles. Lorsque vous êtes en pleine tempête, au milieu de l'océan, vous n'avez pas beaucoup d'autres choix que de devenir le marin que vous interprétez. Le fait de ne pas tourner en studio nous a créé des angoisses immenses, mais nous a tous permis de retranscrire au mieux la réalité de la vie étrange que mènent les navigateurs durant la course.

Vous avez poussé l'expérience jusqu'à refuser de porter un gillet de sauvetage à l'écran?

Avec le recul, il faut bien reconnaître que cette décision était risquée. En préparant ce film, j'avais remarqué que les grands skippers comme Armel Le Cléac'h ou Jean Le Cam, ne portaient pas le gilet, car il les empêchait de bouger comme ils le souhaitaient. Comme je ne voulais pas avoir l'air d'un touriste aux yeux des navigateurs eux-mêmes, je les ai imités.

Le film est aussi une belle expression des différentes formes de paternité…

Oui, le père a laissé sa fille dans les bras de sa compagne pour risquer sa vie à l'autre bout du monde. Ce sont des histoires totalement bouleversantes. Sans compter que le passager clandestin qu'il va trouver à bord va provoquer chez lui des sentiments aussi divers que l'envie de le pousser au fond de l'océan ou celle de le soigner comme son propre fils.

Cette aventure vous a-t-elle donné le goût de la haute mer?

J'ai adoré vivre tout cela, mais je n'y retournerais pour rien au monde. (Il éclate de rire). Et je sais que c'est le cas de presque toute l'équipe du film.