Tanguy au cinéma et ce soir Le Livre de la Jungle à la télé, à zapper résolument et sans regrets

L'indécrottable "Tanguy" revient chez ses parents et sur nos écrans de cinéma, et c'est franchement raté, estime notre chroniqueur Thomas Lécuyer qui n'apprécie pas non plus, ce soir sur RTS Deux, un remake du Livre de la Jungle, vraiment, mais vraiment sans âme...

Tanguy, le retour

«Faire son Tanguy» désigne les adulescents, ces jeunes adultes toujours plus nombreux qui se comportent toujours comme des ados et traînent jusqu’à trente ans chez leurs parents. Vingt ans après sa formidable comédie «Tanguy», qui a tellement marqué les esprits qu’elle est devenue une expression populaire, le réalisateur Etienne Chatilliez nous livre une suite timide et tiède, bien loin du mordant légendaire de ses précédents films. Le vieux routard de la comédie populaire française n’a pas perdu que sa verve et son insolence, il a aussi laissé tomber tout volonté de mise en scène un tant soit peu énergique et créative. A la place de la revanche annoncée, et du retour tant espéré du mauvais esprit du cinéaste (Aaah! souvenez vous de «Tatie Danielle», du «Bonheur est dans le pré» ou de «La vie est un long fleuve tranquille»), on a droit à une comédie aussi fainéante que la prostate d’André Dussolier, poussive et peine-à-jouir. Alors bon, ça fait plaisir de retrouver ce beau duo d’acteurs, Sabine Azéma et André Dussolier, dans la peau de ce couple de seniors terribles. Mais le film est mou mou mou, autant que ce Tanguy largué, dépressif et profiteur qui leur tombe sur les bras comme la misère sur le monde.

Le livre de la jungle, vendredi 19 avril à 21h, RTS Deux

Depuis quelques années, Disney a donc la fâcheuse tendance à décliner en images réelles ses grands classiques animés comme «Dumbo», tout récemment, et plutôt réussi, «Cendrillon», en 2015, et plutôt raté, ou encore «Le Roi Lion», à venir cet été, et plutôt inquiétant. Jon Favreau, bien aimé réalisateur de la saga «Iron Man», adapte ici le mythique «Livre de la jungle», et livre un blockbuster animalier aux qualités esthétiques indéniables, techniquement irréprochable, au casting prestigieux et aux scènes d’actions impressionnantes. Mais alors que manque-t-il? Une âme, tout simplement. Le reboot de Mowgli n’a ni la poésie écolo et philosophique du livre de Rudyard Kipling ni l’humour, le swing et le délicieux esprit cartoon du dessin animé de 1967.