Sur Netflix, un étonnant polar coréen

"Night in paradise" est largement convaincant grâce à sa force dramaturgique, qui nous emporte dès les premiers instants dans une spirale dramatique et infernale, dont on ressortira deux heures plus tard un peu groggy.

A VOIR - NIGHT IN PARADISE, NETFLIX
Présenté à la dernière Mostra de Venise, ce polar coréen joue la carte de l’ambivalence, entre romantisme sombre et ultra-violence assumée. Si on finit un peu par saturer à force de giclées d’hémoglobine ultra-stylisées, ce film de gangsters sans issue est largement convaincant grâce à sa force dramaturgique, qui nous emporte dès les premiers instants dans une spirale dramatique et infernale, dont on ressortira deux heures plus tard un peu groggy mais néanmoins touchés par un improbable tandem principal: un gangster en fuite dont la tête est mise à prix et une jeune femme condamnée par la maladie qui n’a plus que quelques semaines à vivre. Composant entre ces deux personnages une relation aussi touchante qu’ambigüe, le réalisateur Park Hoon-jung livre plusieurs moments de grâce entre deux scènes furieuses. Un film poignant mais réservé à un public averti, qui cultive à son paroxysme une certaine forme de lyrisme de la violence et du sentiment, propre au formidable cinéma coréen.

A VOIR - SHADOW IN THE CLOUD
Max Landis, le fils du réalisateur John Landis, à qui l’on doit entres autres les cultissimes «Blues Brothers», «Le Loup-Garou de Londres», ou encore le clip «Thriller», marche plein d’inspiration sur les pas de son père. Après s’être fait remarquer en créant l’excellente série «Dirk Gently», il signe le scénario de ce formidable uppercut bourré de cinéphilie dans lequel s’entrechoquent le cinéma de guerre hollywoodien, le fantastique façon «Quatrième Dimension», et une bonne grosse dose d’empowerment féministe. Porté par la charismatique, voire époustouflante Chloë Grace Moretz, ce pur film de genre est une excellente surprise, palpitante et réjouissante à souhait, et qui en plus porte un message fort sous ses airs de grand n’importe quoi. Et puis c’est le grand retour du mythe du «gremlin» au cinéma!