Sortie cinéma: Spencer

Dans la lignée du sublime «Jackie», le cinéaste Pablo Larrain nous dépeint le portrait de Diana Spencer, broyée par tout le poids du décorum monarchique et de l’archaïsme qui régit la Couronne d’Angleterre.

Avouons-le: les fêtes de Noël en famille, c’est souvent insupportable. On doit faire semblant d’être heureux de voir des gens qu’on n’a pas envie de voir, de se plier à des traditions hors d’âge, de faire bonne figure coûte que coûte. Alors imaginons quand il s’agit de la famille royale! Dans la lignée du sublime «Jackie», le cinéaste Pablo Larrain nous dépeint le portrait de Diana Spencer, broyée par tout le poids du décorum monarchique et de l’archaïsme qui régit la Couronne d’Angleterre. La jeune Spencer supporte mal de feindre le bonheur alors que le Prince Charles la trompe de manière éhontée avec Camilla. Elle étouffe sous le poids des apparences, la pression sociale due à son rang, et l’omnipotence affichée de son époux et de sa belle-mère. Tout est régi, calculé, pensé pour elle, des nombreuses tenues qu’elle doit porter à différentes heures de la journée à son poids minutieusement contrôlé. La mise en scène est virtuose, et Pablo Larrain raconte les errances et les velléités de fuite de son personnage avec la grâce d’un ballet à la fois tragique et aérien. Kristen Stewart est éblouissante dans la peau de cette Lady Di qui flanche et rêve de s’échapper, ne trouvant qu’un seul réconfort dans cette machine à broyer: ses enfants William et Harry.