Sortie cinéma : Playlist, une comédie en noir et blanc pleine de liberté et de fraîcheur

Avec Playlist, l'autrice de bande-dessinée Nine Antico adapte son œuvre sur grand écran dans une comédie en noir et blanc pleine de liberté et de fraîcheur, et à la bande son tantôt touchante, tantôt ébouriffante.

Playlist
Sophie a 28 ans, et rêve d’être dessinatrice, mais ce serait tellement plus facile si elle avait fait une école d’art. Elle rêve aussi de trouver l’amour, mais ce serait tellement plus facile s’il vous sautait aux yeux. Alors elle va de job en job, et de mec en mec, en attendant de trouver les bons. Dans sa tête tourne en boucle Daniel Johnston, qui chante que «l’amour véritable finit bien par vous tomber dessus», mais elle demande à vérifier. Autrice de bande-dessinée, Nine Antico adapte ici son œuvre sur grand écran dans une comédie en noir et blanc pleine de liberté et de fraîcheur, et à la bande son tantôt touchante, tantôt ébouriffante. Sara Forestier et Laëtitia Dosch forment un beau duo qui porte en étendard une féminité assumée et décomplexée, entre force et fragilité, doutes et assurance. Cerise sur le gâteau, la voix off hypnotique et décalée de Bertrand Belin nous raconte les errances professionnelles et amoureuses de l’héroïne, dans un bel exercice de style quelque part en «Frances Ha» de Noah Baumbah, et le roman «Haute Fidélite» de Nick Hornby.

Les Magnétiques
On est au début des années 80, Mitterrand vient d’être élu en France, provoquant une immense bouffée d’espoir, et le jeune Philippe doit partir à Berlin faire son service militaire. Il laisse derrière lui un grand frère et un père un peu trop «mâles alpha», peut-être l’occasion pour lui de se révéler enfin. Passionné de radio, il intègre l’antenne militaire de la BBC dans une capitale allemande partagée entre les alliés d’hier séparés par un mur aujourd’hui. Porté par le formidable Thimotée Robart, nouveau venu dans la galaxie du 7ème art et véritable révélation du film, «Les Magnétiques» est une exploration vintage et musicale des tourments du passage à l’âge adulte, ainsi qu’un hommage quasi fétichiste aux radios libres qui ont émergé un peu partout en France au début des années 80, et aux cassettes audios, objets d’adoration et de compilations précieuses pour toute une génération. Une magnifique histoire d’amour et de fraternité contrariés, secouée par les riffs du rock indie français, et brûlées par le soleil noir de Joy Division, magnifiquement mis en scène par Vincent Maël Cardonna, qui signe ici un second film électrique et nostalgique.