A la télé, des singes, un héros solitaire et surtout Starsky & Hutch

Pour vous évader dans les mondes d'ailleurs, notre chroniqueur Thomas Lécuyer vous recommance cette semaine Oblivion avec Tom Cruse, et le très réussi Planète des singes, suprématie. Et pour vous détendre une adaptation de Starsky & Hutch, en forme d'excellent buddy movie nostalgique.

Todd Phillips a admirablement transféré sur grand écran les aventures des deux flics les plus cools des années 70

A VOIR
La planète des singes, Suprématie. Samedi 20 mai 22h25, RTS Un
Ils sont peu nombreux les blockbusters qui peuvent se targuer d’intelligence, et surtout de ne jamais s’affaiblir au fil des épisodes. Partant d’un fabuleux matériau de base, le roman éponyme de Pierre Boulle publié en 1963, le reboot entamé en 2011 continue de tenir toutes ses promesses de grosse action, de grands frissons et de belles émotions sans pour autant oublier la réflexion grâce à un scénario fichtrement intelligent et des références brillantes. Andrew Serkis interprète le singe César avec une intensité qui n’a rien de virtuelle, et aurait mérité une nomination aux Oscars pour la qualité de son jeu d’acteur.

Oblivion, dimanche 31 ai, 21h05, TFX
Dans un monde post-apocalyptique où tout n’est que désolation, après des années de guerre contre des aliens terrifiants, Tom Cruise est un patrouilleur chargé de la maintenance des drones qui travaillent à la surface de l’ancienne Terre pour y extraire les dernières ressources. Le crash d’un vaisseau spatial et le sauvetage de sa belle et mystérieuse passagère vont bouleverser toutes les certitudes du patrouilleur solitaire. Visuellement somptueux, ce film de science fiction passionnant bénéficie d’un scénario très bien écrit et d’une réalisation impressionnante signée Joseph Kosinski.

Starsky & Hutch, mardi 2 juin, 20h45, RTL 9
Si c’est plutôt compliqué d’adapter les séries télé au cinéma, et donc rarement réussi, force est de constater que Todd Phillips a admirablement transféré sur grand écran les aventures des deux flics les plus cools des années 70. Grâce à un casting fabuleux (Ben Stiller dans le rôle de Starsky, Owen Wilson dans celui de Hutch, mais aussi Snoop Dog dans la peau d’Huggie les Bons Tuyaux), un humour potache et réjouissant, une ambiance résolument vintage, une bande son impeccable et le sens du rythme et de la mise en scène du réalisateur, qui aimait déjà arpenté les seventies, quinze ans avant de signer son chef d’œuvre, «Joker», le film tape dans le mille et se savoure comme un excellent buddy movie nostalgique.

A EVITER
Cinquante nuances plus sombres, jeudi 28 mai,21h15, TMC
Rumeurs de mésentente sur le tournage, changement de réalisateur, interviews gênants des acteurs, autant dire qu’un mauvais buzz avait entouré la suite de la saga érotico-mélo à succès lors de sa sortie en 2017. On est encore plus gênés à la fin du film tant tout est encore plus mauvais que dans le premier opus. Toujours ce sentiment de vide scénaristique, et même un petit pincement au cœur en découvrant la pauvre Kim Basinger au casting. Caricatural en tous points et même pas transgressif, c’est «Cinquante Nuances Plus Nulles».

Brillantissime, dimanche 31 mia, 21h05, France 2
La pauvre Michèle Laroque s’embarque corps et âme dans un projet qui prend vite l’eau de toutes parts: il y a de sérieuses fuites dans le jeu des acteurs, de grosses brèches dans un scénario très bancal, et toute une série de noyés involontaires dans des gags poussifs et un sentimentalisme bourgeois qui empeste la vieille comédie de boulevard. Scénariste, réalisatrice et actrice principale du film, l’attachante Laroque s’emberlificote dans une salade niçoise qui manque de piquant et de fraîcheur, malgré la qualité des ingrédients de son casting.

La Monnaie de leur pièce, dimanche 31 mai, 22h35, France 2
Après la très réussie comédie «Les Invités de mon Père», qui mettait en scène un Fabrice Luchini tout en verve (vous me direz, comme d’habitude), la réalisatrice française Anne Le Ny décline à nouveau le thème de la grande bourgeoisie confrontée aux classes inférieures dans un exercice beaucoup moins inspiré. On enchaîne les situations téléphonées autour d’une histoire d’héritage familial, et on n’est pas loin des portes qui claquent et des oreilles indiscrètes cachées dans le placard. Et puis cette voix off qui ne vient d’on ne sait où, qu’est ce que c’est énervant, même si c’est celle de François Morel.