Evitez «Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu» et «Un homme à la hauteur»

Jean Dujardin en petit nain sur M6, des gags faciles et communautaires... Notre chroniqueur Thomas Lécuyer vous dit tout le mal de ces deux films, proposés cette semaine au cinéma et à la télé.

Qu'est-ce qu'on a encore fait au Bon Dieu?

La recette étant ultra-fonctionnelle, il était normal de la resservir. Gags faciles assaisonnés de clichés communautaires bien pensants, morale gentillette et humour bien cadré, acteurs cabotins qui font leur numéros sur commande (les mimiques de Clavier, le grand show d’Arbittan, le décalage bourgeois de Chantal Lauby), allusions lourdingues à l’actualité sociale française (la grève des cheminots, les «Gaulois Réfractaires» de Macron, et même une sorte de prédiction sur le futur mouvement des «Gilets jaunes» quand Clavier revendique le droit inaliénable qu’ont les Français de râler, de s’engueuler et de faire la grève), tout y est, ou presque, pour passer un bon moment ultra-calibré, et très politiquement correct sous la volonté affichée de «gratter avec irrévérence là où ça démange». Les quatre personnages principaux, ces beaux frères issus de communautés différentes qui ont épousé quatre sœurs issues de la bonne bourgeoisie française blanche et catholique, sont bien trop polissés pour être crédibles et attachants, engoncés dans leurs costumes BCBG de bobos interchangeables, et tentant tous de rentrer à tout prix dans ce moule d’intégration positive que le film finit malgré lui par louer alors qu’il semble pourtant chanter le droit à la différence.

Un homme à la hauteur, jeudi 21h, M6

C’est l’histoire de Jean Dujardin qui joue un nain. Enfin non, un homme de petite taille. Déjà sur le papier, ce n’est pas très crédible. Alors à l’image, évidemment, même à grands coups d’effets spéciaux, ce n’est guère mieux, limite gênant, puisque ça reste la tête de Dujardin greffée sur un corps d’un mètre quarante. Cette grosse erreur de casting, car visiblement, les acteurs de petite taille bankables font défaut dans le cinéma français, nous donne droit à une sorte de gros sketch gênant de la part de l’acteur oscarisé. C’est d’autant plus regrettable que le registre de vannes consiste simplement à décliner tous les gags visuels possibles autour du problème de la petite taille. Autant dire, passez moi l’expression, que ça ne vole pas

bien haut.