Ce soir sur France 2, "La forme de l'eau", un enchantement visuel

Pour notre chroniqueur Thomas Lécuyer, "La forme de l'eau" est une subtile alchimie de cinéma vintage, de passion des monstres et de militantisme pour le droit à la différence.

A VOIR - LA FORME DE L'EAU, DIMANCHE 30 MAI, 21H05, FRANCE 2
Au fil de ses films, le cinéaste mexicain Guillermo del Toro a su affirmer ses talents de conteur hors-pair capable de faire surgir le merveilleux de la manière la plus inattendue qui soit. Si «La Forme de l’Eau» apparaît comme le petit dernier «assagi» d’une longue lignée de films fantastiques, il n’en demeure pas moins une pure dose de magie narrative et d’enchantement visuel. Le réalisateur plonge dans le même bain son amour du cinéma vintage, sa passion des monstres, son militantisme pour le droit à la différence, son scepticisme vis-à-vis du mythe américain et une déclaration d’amour à l’âge d’or des comédies musicales hollywoodiennes dans une love story façon «La Belle et La Bête », portée avec une grâce folle par la magnifique actrice Sally Hawkins. Deux heures de pure magie faite d’amour et de cinéma.

A VOIR - SEUL SUR MARS, LUNDI 31 MAI, 21H15, TMC
Au cinéma, personne n’est parfait, sauf peut-être Ridley Scott de temps en temps. Avec « Seul sur Mars», il frôle le chef d’œuvre et raconte son histoire avec brio et sobriété, celle d’un astronaute coincé sur la planète rouge, magistralement interprété par Matt Damon et ses plants de patates. La formule pourrait faire rire, mais le secret de la beauté de ce film est là, dans la patate. Ici, point de métaphysique alambiquée, d’ésotérisme pseudo-religieux, de mysticisme ridicule, et de survival caricatural comme chez Nolan («Interstellar») ou Cuaron («Gravity»). Juste la grandeur simple des pionniers, le retour à la terre, aux origines, à la bricole, au génie humain, à la coopération (le film propose une magnifique vision coopérative de l’humanité.). Et plus que tout, au refus de renoncer. Grandiose.