Au cinéma, un sublime Anthony Hopkins parano et dément

En racontant à la manière d’un thriller teinté de paranoïa la dérive d’un vieil homme vers la démence, "The father" offre un de ses meilleurs rôles à Anthony Hopkins.

A VOIR - THE FATHER
L’auteur et dramaturge français Florian Zeller serait-il le nouveau «golden boy» du cinéma français? Si les premières adaptations sur grand écran de ses pièces n’ont pas laissé un souvenir imprérissable («Une heure de tranquillité», «Amoureux de ma femme»), sa première réalisation est un véritable tour de force qui a récolté deux Oscars («Meilleur Acteur» et «Meilleure Adaptation» le mois dernier. En racontant à la manière d’un thriller teinté de paranoïa la dérive d’un vieil homme vers la démence, Zeller offre un de ses meilleurs rôles à Anthony Hopkins, tout à la fois touchant et inquiétant. N’hésitant pas à user de codes propres au cinéma fantastique, le réalisateur, qui adapte aussi ici sa propre pièce, livre une œuvre poignante aux accents parfois hitchcockiens, qui nous plonge littéralement dans les arcanes du cerveau de son héros, qui perd petit à petit toute notion de réalité. Rarement un film vous aura autant bouleversé sur le sujet.