Au cinéma, David Copperfield fait un retour gagnant

Notre chroniqueur Thomas Lécuyer a eu un vrai coup de coeur pour une réjouissante adaptation du grand classique de Charles Dickens, signée par le réalisateur Armando Iannucci.

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Le réalisateur Armando Iannucci, déjà remarqué pour sa très décalée «Mort de Staline» sortie en 2018, signe une réjouissante adaptation du grand classique de Charles Dickens avec un splendide kaléidoscope d’images orchestrées dans une mise en scène gracieuse et dynamique qui font du film un régal pour les yeux comme pour l’esprit. Si c’est de toutes façons difficile de faire un mauvais film avec un si bon matériau de base, l’essence de l’œuvre de Dickens est ici particulièrement bien respectée et mise en valeur avec des dialogues ciselés, une narration fluide aux ellipses bien choisies, et des personnages tous incroyables et bien campés par un casting solide et varié. Hugh «Dr House» Laurie, et Tilda Swinton y sont particulièrement remarquables, tandis que Ben Wishaw épate dans le rôle du méchant Uriah Heep, qui donna plus tard son nom à un célèbre groupe de rock anglais. Bref, un grand plaisir que de re-découvrir ce classique de la littérature anglaise dans cette version colorée, enlevée et dépoussiérée!

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Déjà plusieurs fois adapté au cinéma, le célèbre roman jeunesse éponyme de Frances Hogdson Burnett, autrice de l’éternelle «Princesse Sara» et du «Petit Lord Fauntleroy», est ici de retour dans une version soporifique à souhait. Mieux vaut ressortir sa vieille VHS de la version de 1993, poétique variation signée Agnieszka Holland avec Irène Jacob et Maggie Smith, que de découvrir cette nouvelle adaptation désincarnée, portée par un Colin Firth transparent, et qui manque cruellement d’émotion. Si le film a le mérite d’offrir une alternative aux blockbusters jeunesse dopés aux effets numériques, il n’atteint jamais la grâce de son aîné des années 90, qui fait partie de la liste des films qu’il faut avoir vu avant ses quatorze ans, selon le British Film Institute. On pouvait vraiment attendre plus de ce remake signé Marc Munden, le réalisateur de l’incroyable série anglaise «Utopia».