Au cinéma, "Adieu les cons" ou la colère exorcisée par l'humour

Amour, humour et colère. "Adieu les cons" est cynique et burlesque, parsemé de nombreux clins d’œil à l’inoubliable «Bernie», sorti en 1996.

Bourré de références, ce film cite aussi Chaplin, Buster Keaton, les Monty Python, Marcel Carné, Caro et Jeunet.

A VOIR - ADIEU LES CONS
Albert Dupontel nous parle d’amour. Si l’humoriste-acteur-réalisateur n’a rien perdu de son esprit libertaire et révolutionnaire, il a gagné en douceur au fil du temps et nous livre son film le plus tendre, malgré son titre rentre-dedans et son humour de sale gosse façon Tex Avery toujours aussi efficace (je rigole encore fort de ce personnage d’archiviste aveugle incroyable incarné par le formidable Nicolas Marié). Un film doux, donc, puisqu’il s’agit d’une fable sur l’amour (le grand amour, mais aussi l’amour filial et maternel), mais aussi un film dingue, car Dupontel est toujours en colère contre ce monde absurde et inhumain, qu’il dénonce de film en film à la manière de son copain Terry Gilliam («Brazil») qui fait d’ailleurs une savoureuse apparition ici. «Adieu les cons» regorge donc encore de cette colère que le cinéaste exorcise avec son humour noir, cynique et burlesque, parsemant son film de nombreux clins d’œil à l’inoubliable «Bernie», sorti en 1996. Bourré de références, le film cite aussi Chaplin, Buster Keaton, les Monty Python, Marcel Carné, Caro et Jeunet, et offre un très beau duo de cinéma entre Albert Dupontel et Virginie Efira.

A EVITER - THE SINGING CLUB
Inspiré d’un format de téléréalité anglais qui a rencontré un vif succès outre-Manche et qui, fort heureusement, n’a jamais été adapté ici (pensez-vous: un concours de chant de chorales de femmes de militaires!), «The Singing Club» est taillé pour un succès populaire façon «Full Monty», et d’ailleurs on ne peut pas se tromper: c’est un film de Peter Cattaneo, le réalisateur de «The Full Monty». Le principe est un copier-coller de la recette de base: une bande d’anonymes pas vraiment talentueux se lance dans l’expression artistique pour la bonne cause et paf, figurez-vous que c’est trop super ce qu’ils finissent par faire malgré les doutes et les obstacles de la dure réalité du quotidien qui les accable. Remplacez ici les strip-teaseurs du dimanche par des épouses de militaires qui deviennent choristes. Bref, c’est sans grand intérêt, totalement prévisible et téléguidé, même si Kristin Scott-Thomas, qui joue le rôle principale, n’est évidemment pas mauvaise. Le problème, c’est que les choristes du dimanche sont quand même moins rigolos que les strip-teaseurs du dimanche.