Au cinéma, "Ad Astra", un futur grand classique de la science fiction

Un film splendide et touchant, qui s’impose de suite comme un classique instantané, avec ses ballets spatiaux d’une beauté saisissante.

Ad Astra
James Gray, cinéaste protéiforme, a réussi à imposer sa patte, faite d’intimité élégante et de classicisme lyrique, dans plusieurs styles: le polar, avec «La nuit nous appartient », le drame amoureux avec « Two Lovers », le mélo historique avec «The Immigrant » le film d’aventures avec « The Lost City of Z ». C’est cette fois au registre de la science-fiction que le réalisateur s’attaque, signant un film splendide et touchant, qui s’impose de suite comme un classique instantané. Dans l’immensité du système solaire, Gray tisse le récit poignant d’un astronaute parti à la recherche de son père, porté disparu depuis seize ans dans les confins de l’espace, approfondissant encore plus ses réflexions sur les thèmes qui lui sont chers: le poids (ou le choix) de la solitude, la nécessité d’aller au bout de sa quête ou de son chemin, les erreurs et errances des parents qui deviendront plus tard le fardeau de leurs enfants, le difficile poids de l’héritage... riche en réflexion, le film recèle aussi des moments d’action et de tension particulièrement bien menés, dont une incroyable course-poursuite lunaise façon «Mad Max» et plusieurs ballets spatiaux d’une beauté saisissante. La musique de Max Richter, la performance éblouissante de Brad Pitt et le magnifique travail sur la couleur, l’univers de chaque planète étant décliné selon une monochromie particulière (gris blanc pour la Lune, rouge pour Mars, bleu pour Saturne) rajoutent à la beauté de l’œuvre.