Allez voir Joker, c'est LE film de l'année

Notre chroniqueur Thomas Lécuyer ne manque pas de mots pour dire tout le bien qu'il pense de Joker, qui vient de sortir au cinéma. A la télé, c'est tard ce soir, "Rogue one" qu'il faut redécouvrir sur RTS Un.

Joker
C’est le film phénomène de cette fin d’année, voire même le film de l’année 2019. Auréolé d’un buzz immense, tant entretenu par le grand public, aussi impatient de découvrir les origines du plus célèbre des méchants de l’univers Batman que friand des précédents films de Todd Philips (la saga «Very Bad Trip», c’est lui!) que par les professionnels, le film ayant reçu le Lion d’Or à la dernière Mostra de Venise, après une incroyable standing ovation. Bon, et alors? Le film est-il à la hauteur de l’immense désir qu’il suscite? La réponse est indéniablement oui! Largement inspiré par le cinéma seventies de Martin Scorsese, de «Raging Bull» à «Taxi Driver», en passant par l’extraordinaire et méconnu «Valse des Pantins», dont le personnage joué par Jerry Lewis a inspiré Robert De Niro pour camper l’animateur de télévision Murray Franklin, «Joker» est une claque cinématographique, en forme d’oxymore sombre et coloré, dans lequel la mécanique du rire devient l’essence de deux drames, celui personnel d’un homme qui n’aura jamais été heureux un seul instant, et celui global d’une société à bout de souffle écartelée par ses inégalités croissantes. Une dystopie vintage, somptueuse et glaçante, qui scande un air révolutionnaire faisant écho aux tensions vives qui ébranlent notre vieux monde exsangue.

"Rogue one a star wars story" samedi 12 octobre à 23h04, RTS Un
Le réalisateur Gareth Edwards nous offre un long métrage bonus de Star Wars, qui se situe entre les épisodes III et IV de la saga originelle, racontant comment une poignée de rebelles réussit à dérober les plans de la future Etoile Noire pour les remettre à la Princesse Leia (mais là, nous sommes déjà au début de l’épisode 4!). Juste, précis et maîtrisé, le film colle au plus près de son héroïne, de sa mission, de ses enjeux, sans se perdre en fioritures. Visuellement très réussi, avec sa sobriété assumée (pas de créatures numériques à la Jar Jar Binks, pas quinze mille droïdes choupinous, pas d’agressions à la palette graphique), ses scènes d’action filmées à l’épaule, son récit « à hauteur d’homme », son style guerilla, et bien sûr quelques combats spatiaux à couper le souffle, le film est la variation la plus enthousiasmante de l’univers Star Wars depuis le dantesque épisode III sorti en 2005.