A la dérive

Avec «La Dérive des contents» au Théâtre de Vidy jusqu'au 17 novembre, le chorégraphe Philippe Saire passe de la danse au théâtre.

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Et si l'Odysée d'Homère n'était pas seulement l'un des plus grands chefs-d'œuvre de la littérature, mais aussi un récit toujours d'actualité? Partant de cette interrogation, le chorégraphe lausannois Philippe Saire s'est associé avec l'auteure Antoinette Rychner pour composer cette pièce originale qui s'appuie sur des fragments du mythe grec d'Ulysse en les faisant résonner avec des préoccupations bien contemporaines. Bien sûr, l'homme de danse n'a pas pu s'empêcher de créer une œuvre sinon chorégraphiée, du moins aux mouvements réfléchis et porteurs de sens. On y parle, parfois avec humour, d'égalité entre les sexes, de célébrité, d'anonymat, d'héroïsme, ou encore d'insécurité.

Décor bricolé

Le décor, composé de machines bricolées, donne une impression de joyeux foutoir, mais permet de nous plonger dans un monde qui ressemble au nôtre et nous invite à y projeter un peu de notre quotidien. Quatre interprètes se partagent la scène dont Philippe Saire lui-même. Tous les critiques de théâtre romands applaudissent cette création et certains y voient même la plus belle œuvre du chorégraphe lausannois. Cela dit, il semble tout de même important de préciser qu'elle est étonnamment moins accessible que ses créations de danse contemporaine. Celui qui a contribué au décloisonnement de l'art moderne du mouvement dans son espace Sévelin 36, offre ici une œuvre certes théâtrale, mais qui nécessite un certain effort d'interprétation.

Infos sur www.vidy.ch