Lausanne fait son cinéma: «L’amour est un crime parfait» de Jean-Marie et Arnaud Larrieu

Chaque semaine notre chroniqueur Thomas Lécuyer vous propose un film dont Lausanne est le décor... Aujourd'hui, «L’amour est un crime parfait» (2013).

Professeur de littérature à l’Université de Lausanne, Marc, campé par un impeccable Mathieu Amalric, a la réputation de collectionner les aventures amoureuses avec ses étudiantes. Quelques jours après la disparition de la plus brillante d’entre elles, qui était comme par hasard sa dernière conquête, il rencontre Anna (interprétée par Maïwenn) qui n’est autre que la belle-mère de cette dernière et cherche à éclaircir le mystère de sa disparition.

Originaires des Pyrénées, les frères réalisateurs s’aventurent en terre vaudoise avec ce polar érotico-littéraire vénéneux à souhait. Usant avec précision et talent des multiples décors à leur disposition, des campagnes enneigées au complexe futuriste du Rolex Learning Center, en passant par les rives apaisantes du lac Léman, le duo de cinéastes s’amuse à nous égarer dans de multiples fausses pistes, chausses-trappes et variations de styles. On pense parfois à Hitchcock, tant la mécanique est ironique, perverse et précise, tout en floutant souvent la frontière entre le réel et le fantasmatique.

Le contraste entre les très beaux et très calmes paysages de la région lausannoise et le destin de cet homme ambigu, écartelé entre trois femmes splendides, fait de «L’amour est un crime parfait» un film à la saveur particulière, dont la subversivité de façade cache des traits d’humour inattendus et surréalistes.