D’emblée, la réalisatrice Léa Domenach pose le décor: dans une église, un chœur coloré commence à chanter la vie de Bernadette Chirac. On sait alors que nous serons plus dans une fantaisie que dans un biopic, même si la plupart des événements relatés dans ce film sur l’ex-Première Dame de France sont totalement vrais. Catherine Deneuve campe une formidable Bernadette, drôle, brillante et attachante.
Le film rend hommage avec humour et tendresse à une figure longtemps moquée, voire décriée, et rit joyeusement de la comédie du pouvoir. Ce pauvre Jacques Chirac, dépeint en vieux monsieur beauf (enfin, en homme de 70 ans à l’aune de l’an 2000), en prend pour son grade, tandis que l’on s’amuse à deviner qui est qui en croisant tout au long du film les «boys» du Président: le traître Sarko, le lyrique Villepin, l’austère Juppé, ils sont venus, ils sont tous là, prêts à en découdre avec «la Mama» qui ne peut, pour la plupart, pas les encadrer (sans parler de son chauffeur). La comédie est efficace, élégante et fine, s’autorisant même de vrais moments d’émotion quand Bernadette l’épouse laisse sa place à Bernadette la mère, avec ses deux filles Claude et Laurence.