Yan Haltey: son art, son extravagance et son culte de la différence

CULTURE • Personnage atypique, le Lausannois Yan Haltey est un artiste touche-à-tout. Ses projets et la manière dont il les aborde tendent vers un seul but: valoriser la différence et laisser vivre les émotions. Son dernier projet, il l’a justement baptisé «Cultiver la différence».

  • Yan Haltey, dans son appartement, qui comprend notamment son piano, son matériel de création musicale et un mini studio photo. MISSON-TILLE

    Yan Haltey, dans son appartement, qui comprend notamment son piano, son matériel de création musicale et un mini studio photo. MISSON-TILLE

Inclassable et multifacettes, Yan Haltey est un vrai caméléon. En parcourant les photographies sur lesquelles il pose, on réalise sa capacité à se mouvoir dans une quantité de styles et d’univers différents, tout en restant indubitablement lui-même. Cheveux courts, cheveux longs, classique, excentrique, fantastique: Yan Haltey n’a pour seules limites que celles de son propre imaginaire.

Son tout dernier projet s’intitule «Cultiver la différence» et consiste en des événements tels que conférences, réseautage, partage autour d’apéros ou d’activités variées. Durant ces événements, dont la saison 2022 vient de débuter, Yan partage son approche de la différence. «Je n’ai pas la prétention de vouloir sauver la terre entière, mais avec ce que j’ai moi-même vécu, j’ai envie d’apporter des solutions aux personnes qui le veulent bien.» Musique, mode, photographie… Yan est un touche-à-tout.

Un univers fait d’émotions

En 2021, il a créé Yan Haltey SARL, une société qui rassemble toutes ses passions et activités artistiques. La musique par exemple. «J’ai commencé gamin en jouant de la trompette. Puis on m’a mis un synthé dans les mains et là j’ai senti une inspiration.» Après deux singles et un clip sortis en fin d’année 2020, il prépare un projet musical dont la forme finale – comédie musicale, film, spectacle? – et la date de sortie ne sont pas encore arrêtées. «Ce que j’aime avec ce projet, c’est que même s’il y a une collaboration avec les musiciens, cela reste très personnel.» Car développer des projets qui collent à son image et à sa vision est primordial pour Yan, qui ne souhaite plus faire de concession: «Généralement, l’émotion n’est pas valorisée, les gens sont sur la retenue. Mon univers permet de laisser vivre les émotions.» Un but qu’il a décidé de poursuivre au travers de l’art. Grâce à la photographie par exemple. Mais c’est en étant devant l’objectif que Yan transmet son message.

Cette année, il planifie la sortie d’un livre de photographie artistique, dont il est le modèle. Certains costumes qu’il porte sur ces images sont d’ailleurs ses propres créations. Là encore, il s’agit d’un domaine qu’il a décidé de pousser à l’étape supérieure en planifiant le lancement de sa première collection de vêtements cette année, «inspirée de mon univers un peu extravagant», déclare-t-il. Vestimentairement parlant, Yan ne se conforme effectivement pas à une norme, et sa collection reflétera la façon dont il conçoit la mode. «Un vêtement, ce n’est rien de plus qu’un bout de tissu. Nous y mettons un genre ou une époque et cela provoque une émotion chez les gens. Je vois cela avec énormément de recul.»

Plusieurs vies

Mais il n’y a pas que dans ses activités artistiques que Yan est polyvalent. Toute sa vie s’apparente à une fresque aux multiples couleurs et tonalités. Impossible d’imaginer, avant qu’il n’en parle, que sa première formation était… mécanicien. «J’adorais les motos et les voitures, et l’adrénaline que procurait la vitesse.»

Etudes en école d’ingénieur, chef de projet dans une usine de café, à son compte en tant que designer de sites internet et programmateur de plateformes web, Yan Haltey semble avoir eu plusieurs vies. Avant de trouver un emploi dans une grande entreprise de télécommunications, au sein de laquelle il passe par différents postes en lien avec la business analyse, avant d’occuper actuellement celui de coach d’équipe et facilitateur.

«Valoriser qui l’on est»

Un emploi qui lui permet aussi de poursuivre ce qu’il considère comme sa mission, à savoir «valoriser qui l’on est, le fait que chaque personne a sa place, du moment que c’est bienveillant. J’aimerais aider les gens à être en phase avec eux-mêmes, et que la société arrête de discriminer les gens pour des choses qu’ils n'ont pas choisies.»