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Dans de nombreux secteurs économiques, patrons et salariés ont trouvé un accord. C’est le cas notamment dans l’horlogerie ou la restauration. Nous sommes loin des blocages vécus en France ou au Royaume-Uni.

Dès ce printemps, on nous annonçait un automne social particulièrement chaud. Après la grève des employés des transports publics à Genève, ce sont les pilotes de Swiss et les maçons qui annoncent des débrayages. Ces conflits sectoriels peuvent donner l’impression d’un mécontentement global dû à la crise économique. D’aucuns appellent déjà de leurs vœux la convergence des luttes féministes et climatiques à celle des salariés en une grève générale.

C’est oublier un peu trop vite les spécificités suisses du marché du travail, en particulier la Paix du travail qui participe à notre prospérité et constitue un pilier de notre identité nationale. Elle désigne l’ensemble des accords convenus dans notre pays dans les années 1930 entre les partenaires sociaux: syndicats et patronat. Ils ont débouché sur les fameuses conventions collectives de travail (CCT).

L’écho donné aux grèves tenues ou annoncées ces jours cache toutefois une réalité rappelée régulièrement par le président de l’Union syndicale suisse lui-même, Pierre-Yves Maillard: dans de nombreux secteurs économiques, patrons et salariés ont trouvé un accord. C’est le cas notamment dans l’horlogerie ou la restauration. Nous sommes loin des blocages vécus en France ou au Royaume-Uni. Ainsi, des outils développés il y a près d’un siècle sont toujours d’actualité. Malgré l’inflation et pour autant que la situation reste contenue, ils permettent encore de résoudre la majorité des conflits sociaux. De quoi travailler en paix.