Préempter n'est pas spéculer

Pour Johann Dupuis, coprésident du groupe Ensemble à Gauche Lausanne la politique d'acquisition immobilière de la Ville va dans le bon sens.

 

La politique du logement que la Municipalité de Lausanne met en place pour lutter contre cette situation a le don d’ulcérer la droite. De quoi parle-t-on? Lausanne achète des immeubles à la barbe des propriétaires privés en faisant usage de son droit de préemption. Puis, elle les revend à des sociétés d’utilité publique avec l’obligation d’assainir énergiquement le bâtiment et de maintenir des loyers abordables. Le produit et les rendements de l’opération alimentent ensuite de nouveaux achats d’immeubles ou des assainissements énergétiques.

Du point de vue de la gauche radicale, tout n’est pas parfait. Ensemble à Gauche appelle de longue date à une politique plus ambitieuse en matière de construction de logements publics et de préservation des loyers abordables à Lausanne. Toutefois, cette politique municipale va dans le bon sens en conciliant protection du climat et des locataires. Mais alors pourquoi la droite est-elle scandalisée? C’est simple. Les logements rachetés par la ville ont été retirés du marché spéculatif au grand dam des propriétaires privés qui voient autant de possibilités de juteux rendements disparaître. Entre les intérêts des 90% de locataires et ceux des 10% de propriétaires que compte cette ville, la droite a choisi son camp.