La laideur, ennemie du commerce

Le conseiller communal PS Benoît Gaillard déplore la multiplication des vitrines opaques à Lausanne.

 

Les rues marchandes n’existent pas sans les vitrines qui les bordent. C’est leur transparence, qui permet depuis la rue d’apercevoir un assortiment ou l’intérieur de la boutique, qui donne de l’intérêt à la flânerie, par exemple dans nos rues et places piétonnes.

Malheureusement, à Lausanne comme ailleurs, les rez-de-chaussée opaques se multiplient. On se trouve alors face à un film plastique publicitaire, à une palissade de chantier ou à un automate en lieu et place d’une vitre ouvrant sur un magasin. Les motifs sont nombreux: l’assurance qui veut protéger ses bureaux des regards extérieurs. La société immobilière qui ne trouve pas preneur de son local (souvent car le loyer est trop élevé). Les travaux qui s’éternisent. Ça n’est pas anecdotique, parce que ça ne donne pas envie de se promener. Parce que c’est laid. Et donc, parce que ça nuit aux autres commerces, ceux qui font l’effort de présenter une devanture avenante.

Et en fait, c’est aussi illégal. A Lausanne, le règlement du plan d’affectation prévoit que les rez-de-chaussée des artères commerciales doivent accueillir des activités ouvertes au public, avec des vitrines transparentes. Obscurcir plus d’un tiers de la surface est interdit, pour éviter l’appauvrissement visuel de la rue.

Encore faut-il faire appliquer à fond et systématiquement ces règles, ce que j’ai demandé en interpellant la Municipalité. Pour éviter la détérioration visuelle des rues lausannoises, et préserver ce qui en fait l’attrait. La lutte contre la laideur dans nos rues est une lutte pour l’attractivité du commerce lausannois dans son ensemble.